Samuel Paty : "Les mots ne suffisent pas", les enseignants demandent des mesures
Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie, et Isabelle de Mecquenem, professeur de philosophie, tous deux membres du Conseil des sages de la laïcité, réagissent à l'hommage rendu à Samuel Paty mercredi 21 octobre.
Emmanuel Macron l'a redit : "Nous n'arrêterons pas de dessiner, de regarder les caricatures, nous allons nous cultiver, rire apprendre l'esprit critique…" Un soutien extrêmement fort aux professeurs. Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie, salue la force du discours du président de la République. "Au-delà de l'hommage rendu à Samuel Paty, tous les professeurs de France ont besoin de se sentir soutenus. Toute la société et la nation ont besoin d'entendre que les plus hautes autorités de l'Etat sont derrière les enseignants et font bloc pour combler les failles qui existaient et existent encore et où les islamistes essaient de pénétrer. J'ai été frappé par la gravité et l'importance de ce qu'a dit le président de la République", s'émeut Iannis Roder, membre du Conseil des sages de la laïcité. "Mais il y a un mais. Les mots ne suffisent pas (…) les enseignants doivent pouvoir s'adosser à l'institution, qu'ils se sentent soutenus, qu'on ne fasse plus de reproches à un enseignant parce qu'il a connu un incident dans sa classe, ce n'est pas normal, c'est inadmissible", ajoute Iannis Roder mercredi 21 octobre sur franceinfo.
"Cela va induire à un moment de fond"
Est-ce qu'en philosophie, on doit construire l'esprit critique des jeunes ? "Il est un moment pour chaque chose. Aujourd'hui, c'était le moment du recueillement et de l'homme l'école, un hommage bien nécessaire", estime la professeure de philosophie Isabelle de Mecquenem. On parle peu souvent de manière positive de l'école et c'est une grande carence dans notre discours public. Samuel Paty était un enseignant et même un enseigneur, un vieux mot qui renvoie aux signes que l'enseignant transmet à ses élèves, et cette notion doit être enracinée dans notre esprit, tête, cœur (…) J'ai envie de dire ce soir que tous les enseignants de l'école à l'université, pour une fois ce slogan est juste, malgré leur tristesse, leur colère et leur peur, ont pu s'identifier à Samuel Paty. Et cela va induire à un moment de fond, quelque chose d'irréversible", met en avant l'enseignante, qui fait également partie du Conseil des sages de la laïcité.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.