Soupçons de financement étranger : des perquisitions menées dans un institut de formation d'imams de la Nièvre

La structure est soupçonnée de ne pas avoir déclaré de financements en provenance, notamment du Qatar, à hauteur de 300 000 euros. La procureure de la Nièvre a affirmé à l'AFP que les perquisitions avaient été "fructueuses".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Des étudiants de l'IESH, à Saint-Léger-de-Fougeret, dans la Nièvre, le 28 octobre 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Une "grosse opération policière de perquisitions" a été menée, mercredi 4 décembre, dans les locaux de l'Institut européen des sciences humaines (IESH) de la Nièvre, qui forme des imams, a déclaré la procureure de Nevers à France Télévisions, confirmant une information de l'AFP. L'opération s'est terminée à la mi-journée.

Ces perquisitions ont été menées dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de non-déclaration de financements en provenance notamment du Qatar, à hauteur de 300 000 euros, a précisé une source proche du dossier à franceinfo, confirmant une information du Figaro. La déclaration des financements provenant de l'étranger est une obligation inscrite dans la loi de lutte contre le séparatisme, adoptée en 2021.

Une enquête pour "des infractions financières"

Une cinquantaine de policiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ont participé aux perquisitions, ainsi que des agents de la sous-direction de l'anti-terrorisme (Sdat) présents en observation, avec les services territoriaux de la police judiciaire. Des policiers ont également été mobilisés pour sécuriser l'opération, a ajouté cette source à franceinfo.

La procureure de Nevers, Anne Lehaître, n'a pas détaillé auprès de l'AFP l'état de l'enquête en cours, affirmant simplement qu'elle "débutait" et concernait "des infractions financières qui entrent dans la catégorie du blanchiment". "L'opération de perquisition a été fructueuse", a-t-elle précisé.

L'IESH a été fondé à l'initiative de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), qui gravite dans l'orbite de la confrérie islamiste des Frères musulmans, qualifiée de "terroriste" par l'Arabie saoudite. Dans le cadre d'un entretien avec l'AFP, le doyen de l'IESH, Larabi Becheri, avait reconnu en 2020 que son institut était né en 1992 "sur une idée" de l'UOIF. Mais "il n'y a pas de Frère musulman ici", avait assuré Larabi Becheri. Il n'a pas répondu à l'AFP, mercredi.

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