Renault: les suicides du Technocentre classés sans suite
C'était en 2006, trois employés du Technocentre de Renault s'étaient suicidés. D'abord un ingénieur de 39 ans avait sauté du 5ème étage de son bâtiment de travail, en octobre. Dans les mois suivants, deux autres salariés se tuaient.
Le parquet de Versailles avait alors ouvert une enquête préliminaire. Selon l' AFP, en janvier dernier il a finalement classé l'affaire sans suites.
"L'infraction de harcèlement moral n'était pas suffisamment caractérisée", a justifié le procureur Michel Desplan.
Cette décision est en décalage avec les conclusions d'un audit sur les conditions de travail du Technocentre de Guyancourt. On y apprenait que 30% des salariés étaient "sous tension".
Les membres du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), à l'origine de l'expertise déclaraient même alors : " Le rapport pointe les situations de souffrances des salariés, des cadres de chez Renault qui sont victimes d'un mode de management par la culpabilisation".
Trois quart des salariés évoquaient " un dépassement massif du temps de travail". L'inspection du travail avait effectivement envoyé à Renault un "avertissement" pour "harcèlement moral institutionnel". En cause : le manque de contrôle des horaires des cadres.
L'assurance maladie a reconnu comme accidents du travail deux des trois suicides, ceux qui s'étaient produits sur le lieu de travail.
Renée Greusard
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.