Retraites : Eric Woerth ferme, les syndicats confiants dans une forte mobilisation
Dans la foulée de la grosse mobilisation du 7 septembre dernier, le gouvernement avait promis des aménagements. Eric Woerth le confirme aujourd'hui : les sénateurs, qui examineront le texte à partir d'octobre, auront une réelle marge de manoeuvre. Mais attention, le terrain est clairement balisé. "Au Sénat, je souhaiterais que l'on puisse avancer sur trois sujets en particulier" explique ainsi le ministre du Travail dans le Parisien : meilleure prise en compte du handicap, aménagement de la réforme en faveur des chômeurs âgés, et "égalité hommes / femmes".
Et c'est sans doute sur ce dernier sujet que les débats seront les plus vifs au Sénat. Car la retraite des femmes provoque l'inquiétude tant à gauche qu'à droite. Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, avait d'ailleurs souhaité que les femmes ayant élevé trois enfants puissent partir à la retraite à 65 ans quel que soit le nombre de trimestres cotisés. Pas question, répond aujourd'hui Eric Woerth.
Eric Woerth revient sur ses propos
Ces femmes "qui partent aujourd'hui à la retraite à 65 ans et
partiront demain à 67 ans
L'UMP n'a pas la majorité absolue au Sénat
Si le gouvernement joue la fermeté, il doit cependant éviter de brusquer les sénateurs. Car au Sénat, contrairement à l'Assemblée Nationale, l'UMP n'a pas la majorité absolue. Pour que la réforme des retraites soit adoptée, il va donc falloir faire le plein de voix côté UMP et rallier les sénateurs centristes.
Eric Woerth s'est donc lancé dans une opération déminage. Ce midi, il recevra à déjeuner plusieurs fortes personnalités UMP du Sénat, donc Gérard Larcher.
_ Le ministre du Travail minimise aussi l'importance de la prochaine journée d'action, prévue jeudi prochain. "C'est une réforme de
grande ampleur à la hauteur des enjeux, affirme le ministre dans Le Parisien, la mobilisation peut se comprendre".
La grève peu suivie dans le privé ?
Quant aux syndicats, ils attendent une mobilisation massive, sans pour autant avancer de chiffres. "Rien n'est joué" rappelle l'intersyndicale, "les salariés doivent maintenir la pression". Mais y aura-t-il autant de monde dans les rues que le 7 septembre dernier, où les syndicats avaient compté 2,7 millions de manifestants ? Si la grève s'annonce bien suivie dans la fonction publique, le secteur privé pourrait avoir plus de mal à mobiliser une seconde fois en à peine deux semaines.
Céline Asselot avec agences
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