"Un triste record" : au moins 735 personnes sans domicile fixe sont mortes en 2023

Dans son rapport annuel, le collectif Les Morts de la rue attire l'attention sur la "mortalité massive et précoce" des SDF, avec un âge de décès moyen inférieur à 49 ans.
Article rédigé par franceinfo
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Des roses sont posées au sol en hommage aux personnes sans abri décédées en 2023, le 19 mars 2024, à Paris, lors d'un rassemblement du collectif Les Morts de la rue. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

"La vie 'à la rue' est meurtrière." Au moins 735 personnes sans abri sont mortes en 2023, annonce le collectif Les Morts de la rue, mercredi 30 octobre, dans son 12e rapport annuel de recensement de la mortalité des SDF. L'association, soutenue par le gouvernement, évoque "un triste record" après un chiffre déjà inédit de 638 décès comptabilisés en 2022. "Cette augmentation par rapport aux années précédentes pourrait être le reflet à la fois d'une détérioration des conditions de vie pour ces populations, mais aussi d'une amélioration du recensement", souligne-t-elle.

Le collectif s'inquiète d'une "mortalité massive et précoce" des personnes vivant à la rue, dans un habitat de fortune ou dans une structure d'hébergement. Il met en lumière "un âge moyen de décès de seulement 48,8 ans" contre 79,9 ans dans la population générale. Près de neuf victimes sur dix sont des hommes. Une sur deux est française. Les décès se produisent en premier lieu dans la rue et dans l'espace public (32% des cas) ou dans un lieu de soins (30%). L'hiver est la saison la plus meurtrière (31%), devant l'automne (23%), l'été (23%) et le printemps (21%).

Ces décès sont "occultés, parfois oubliés", alors même que le nombre estimé de personnes vivant sans domicile fixe a doublé en une décennie, atteignant 330 000 hommes et femmes, déplore le collectif Les Morts de la rue. Un tel rapport vise donc à les "rendre visibles". Il n'offre toutefois qu'"une vision partielle de cette sombre réalité, car de nombreux décès attribuables au sans-abrisme nous échappent""Le nombre réel de décès des personnes sans abri et sans logement personnel pourrait être six fois plus important", estime le collectif sur la base d'une étude publiée en 2015.

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