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Hébergement des sans-abri : "Il y a des hommes et des femmes qui refusent d'être logés", estime Christophe Castaner

Le délégué général de LREM a déclaré vendredi que des places pour les sans-abri restaient vacantes dans certaines grandes villes de France.

Article rédigé par franceinfo
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Christophe Castaner, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, quitte l'Elysée, le 25 octobre 2017. (JULIEN MATTIA / NURPHOTO)

"La réponse publique de l'Etat c'est d'offrir des capacités d'accueil au chaud, dans de meilleures conditions que ce qu'ils connaissent dans la rue." Interrogé sur BFMTV, vendredi 29 décembre, le délégué général de LREM, Christophe Castaner, a estimé que l'Etat assumait ses responsabilités en matière d'hébergement d'urgence et que des places restaient vacantes dans certains centres d'hébergement.

"Ils considèrent que c'est leur liberté"

"La promesse de l'Etat, c'est de garantir des places d'accueil et vous avez, à l'heure où je vous parle, encore des places d'accueil disponibles en Ile-de-France et dans les grandes villes. Peut-être pas assez, il faut un peu de temps pour améliorer cela, a-t-il poursuivi.Ensuite, il y a des hommes et des femmes qui refusent aussi, dans le cadre des maraudes, d'être logés parce qu'ils considèrent que leur liberté –et je n'ai pas à juger de savoir si c'est bien ou pas – les amène à ne pas être en sécurité, à l'aise, dans ces centres."

"Dire qu'il n'y a plus personne à la rue n'est pas vrai"

Des déclarations que Bruno Morel, directeur général d'Emmaüs Solidarité joint par franceinfo, ne "comprend pas" et juge "déconnectées de la réalité". "Dire qu'il n'y a plus personne à la rue aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Il y a toujours des personnes qui appellent le 115 et pour lesquelles on n'a pas de solution", affirme-t-il alors qu'Emmanuel Macron avait promis cet été "Plus personne dans les rues" d'ici à la fin de l'année. "Il suffit d'aller en maraude pour s'en rendre compte", insiste le directeur général. Au court des interventions réalisées par son association en Ile-de-France, Bruno Morel dénombre environ "800 personnes" à la rue dans Paris et "140 dans le bois de Vincennes". 

Bruno Morel reconnaît toutefois que des efforts ont été faits. "La promesse était difficile à tenir, mais on n'est pas à la hauteur des besoins. Il faut une vraie mobilisation pour ouvrir des places d'hébergement." D'autres structures réclament aussi des moyens supplémentaires. "Aucune mesure sérieuse n'a été prise" a souligné vendredi au micro de RFI le président d'Emmaüs France, Thierry Kuhn. Lundi, le porte-parole de l'association DAL, Jean-Baptiste Eyraud, a appelé les ministres Jacques Mézard et Julien Demormandie à la démission "parce qu'ils ont failli à la mission que leur a donnée le président". "On fait le constat que la parole présidentielle n'est pas suivie d'effets", a déclaré Jean-Claude Mas, secrétaire général de l'association La Cimade.

Le ministère de la Cohésion des territoires a répondu vendredi que 9 000 places d'hébergement d'urgence ont été ouvertes cet hiver. En 2016, 10 000 places avaient été ouvertes, selon Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité.

"Je ne suis pas sûr qu'on soit à la rue par plaisir"

En ce qui concerne l'affirmation que des personnes refuseraient d'être logées, Bruno Morel répond : cette raison "ne peut être généralisée" selon lui. "On ne peut pas renvoyer la responsabilité aux personnes qui sont à la rue. Je ne suis pas sûr qu'on soit à la rue par plaisir", tranche-t-il. Il revient enfin sur le manque de sécurité dans les centres, évoqué par Christophe Castaner. "Les centres sont gérés par des équipes dédiées dans les associations. Elles sont là pour encadrer les personnes, les rassurer", tient-il à souligner.

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