"Mieux vaut tard que jamais" : 12 tirailleurs sénégalais vivant en France vont pouvoir rentrer dans leur pays d'origine grâce à une aide exceptionnelle
Douze tirailleurs sénégalais vont pouvoir rentrer dans leur pays d'origine à partir de fin avril en bénéficiant d'une aide exceptionnelle de l'État, annonce lundi 27 février la secrétaire d'État aux Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles.
Une cérémonie à laquelle une journaliste de franceinfo a pu assister avait lieu sous l'Arc de Triomphe, à Paris, en présence notamment du ministre de l'Éducation nationale. Pap Ndiaye a ravivé la flamme en hommage aux tirailleurs sénégalais, avant de prendre ensuite la direction du ministère des Armées.
"Une joie immense"
Médailles accrochées à sa veste, Ousmane Sagna compte les jours jusqu'à fin avril : "La famille, vraiment et les enfants sont tous au Sénégal, donc on est content de partir, partir avec notre pension de vieillesse, pension combattant, on est très contents. On peut donc remercier le gouvernement français."
"Pour nous, c'est une joie immense, c'est une date qu'on a attendue", se réjouit sur franceinfo Yoro Diao, 95 ans, ancien tirailleur sénégalais engagé en Indochine et en Algérie. "Le fait d'avoir ces privilèges-là, pour nous, c'est une aubaine, poursuit Yoro Diao. Nous ne sommes pas beaucoup à l'obtenir." Il rappelle ensuite : "Nous avons perdu beaucoup d'anciens qui sont morts ici pour la France." Alors pour lui, cette aide est la bienvenue, elle signifie la fin d'une longue attente : "Mieux vaut tard que jamais."
"Nous serons très contents de rentrer chez nous et de remercier la France parce qu'il y a des choses qu'on n'oublie pas. Le corps s'en va mais le cœur reste ici en France."
Yoro Diao, 95 ans, ancien tirailleur sénégalaisà franceinfo
Au total, 37 tirailleurs sénégalais sont recensés en France aujourd'hui. Ils vont pouvoir rentrer progressivement au fil de leurs demandes. L'aide exceptionnelle de solidarité "conséquente", dont les autorités ne souhaitent pas révéler le montant exact, doit permettre aux anciens combattants sénégalais de se réinstaller dans leur pays d'origine : leur voyage et déménagement vont ainsi être pris en charge par l'Office national des combattants. "C'est les accompagner jusqu'à la fin de leur installation. À leur arrivée, l'ambassade les recevra de façon à avoir aussi un accueil républicain qu'on leur doit", se félicite Patricia Miralles.
"Ils ne quémandent pas"
Leurs soins médicaux seront également pris en charge y compris dans leur pays d'origine, de même que leur pension d'invalidité ou encore de leur minimum vieillesse, comme l'avait annoncé le gouvernement dès le mois de janvier. "L'immense majorité des demandes sont effectivement des demandes liées à la santé, affirme Véronique Peaucelle-Delelis, directrice de l'Office des combattants. Nous y répondons toujours favorablement, car nous savons que le prix des soins est très élevé. Ce n'est pas du tout quelque chose qu'ils quémandent, non."
"Ils ont des droits et nous leur accordons ces droits. Ils ont la nationalité française, donc c'est une manière pour la France de leur rendre un peu de ce qu'ils lui ont donné."
Véronique Peaucelle-Delelis, directrice de l'Office des combattantsà franceinfo
Le retour des tirailleurs au Sénégal est un moment historique, mais ils ne marquent pas la fin de leur accompagnement par l'État français, assure Véronique Peaucelle-Delelis, avant d'ajouter : "Chaque fois qu'ils en auront besoin, nous répondrons présents".
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