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Vidéo Josette Torrent, 93 ans, l’une des plus jeunes résistantes de France à l’âge de 12 ans

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Durée de la vidéo : 5 min
Dans son livre « J’avais 12 ans et j’étais résistante », un récit autobiographique coécrit avec les journalistes Olivier Montegut et Johanna Cincinatis, Josette Torrent raconte son parcours de jeune résistante durant la Seconde Guerre mondiale.
VIDEO. Josette Torrent, 93 ans, l’une des plus jeunes résistantes de France à l’âge de 12 ans Dans son livre « J’avais 12 ans et j’étais résistante », un récit autobiographique coécrit avec les journalistes Olivier Montegut et Johanna Cincinatis, Josette Torrent raconte son parcours de jeune résistante durant la Seconde Guerre mondiale. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
Dans son livre « J’avais 12 ans et j’étais résistante », un récit autobiographique coécrit avec les journalistes Olivier Montegut et Johanna Cincinatis, Josette Torrent raconte son parcours de jeune résistante durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1942, le destin de Josette Torrent se bouleverse. Alors qu’elle rentre de l’école, elle trouve son père par terre. Alors qu’elle ignore tout de la Résistance, il lui demande de l’aide. “Il m’a expliqué qu'il fallait faire très attention et de tout garder secret. Il m'a dit qu'il avait un document important à porter et que, étant donné l'état dans lequel il était, c'était pas possible pour lui de sortir, donc si je pouvais y aller à sa place. J'avais une rage contre les Allemands. J'ai fait la première mission pour mon père, ce jour-là”, explique la perpignanaise de 93 ans. À partir de cet instant, elle entre dans la Résistance à l’âge de douze ans, avec pour principale mission de porter et réceptionner des messages. 

“Je n’ai jamais eu peur”

Tout au long de cette période, Josette Torrent explique ne jamais avoir eu peur pour sa vie mais avait seulement la crainte de ne pas prévenir à accomplir les missions qui lui étaient confiées. “Jamais pleurer, jamais avoir peur, rien d'impossible, c'étaient les mots de mon père”, raconte-t-elle. Avec un atlas trafiqué, elle transportait les documents confidentiels que son père lui donnait. “Je savais que je portais des documents dans cet atlas, j'allais à l'école et je le surveillais comme le lait sur le feu”. 


Le 2 mars 1944, son père est arrêté. Elle suit alors les instructions données par ce dernier et brûle tous les documents et les codes relatifs à cette activité. “J'ai tout brûlé sauf une chose, c'est l'atlas et j'ai désobéi à mon père. Je n'ai pas pu le brûler, parce qu'il y avait ce dessin et c'était un souvenir de mon père. Et ça, je n'ai pas pu”, confie-t-elle. En mai 1945, elle apprend que son père est mort au camp de Flossenbürg, en Bavière. “Ma mère s'est trouvée mal et moi, j’ai été pétrifiée. Pour moi, ce n'était pas envisageable que mon père soit mort. J'ai été comme ça jusqu'en 1993, à nier la mort de mon père”. Depuis, elle témoigne dans les lycées, les collèges et maintenant dans son ouvrage « J’avais 12 ans et j’étais résistante ». “Je témoigne pour lui. C'est pour le devoir de mémoire que j'ai envers mon père. J'ai cette impression, tout le temps, qu'il est près de moi”, ajoute Josette Torrent.

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