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Sécurité routière : Matignon durcit le ton sans vraiment convaincre

Malgré la promesse de sanctions plus lourdes pour certaines infractions et la disparition des panneaux annonçant les radars automatiques, les associations de familles de victimes de la route se disent déçues par les mesures annoncées aujourd'hui par le comité interministériel de la sécurité routière. _ Les défenseurs des droits des automobilistes se demandent, eux, comment cela va pouvoir être appliqué ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©Reuters/Regis Duvignau)

Des panneaux de signalisation qui disparaissent pour ne plus annoncer la présence de radars automatiques, l'excès de vitesse de plus 50km/h passible du tribunal correctionnel dès la première infraction, ou encore l'usage du téléphone portable sanctionné d'un retrait de trois points au lieu de deux. Autant de mesures annoncées à l'issue d'une réunion du comité interministériel de la sécurité routière et qui rendent perplexes beaucoup d'automobilistes.

Ces nouvelles mesures, pourtant présentées par le gouvernement comme un durcissement de la législation, ont dans l'ensemble déçu les associations de familles de victimes de la route.

"Nous sommes très déçus, mais c'était prévisible car il n'y pas eu de
concertation avec les associations et les experts", a déploré Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. "Au vu des mesures annoncées, l'objectif de Nicolas Sarkozy d'avoir moins de 3000 morts sur les routes en 2012 ne sera pas atteint ".

C'est "le strict minimum que l'on pouvait faire, surtout après l'absence de réactivité du gouvernement lors de l'assouplissement du permis à points" fin 2010, s'insurge Vincent Julé-Parade, vice-président de Victimes et Citoyens.

Dans un communiqué, la Prévention Routière estime, elle, que les mesures annoncées correspondent à la " réponse de fermeté " qu'elle attendait du gouvernement. L'association se réjouit notamment des décisions concernant les radars.
"L’association regrette en revanche que les pouvoirs publics ne soient pas allés au bout de leur logique en interdisant le téléphone en conduisant, qu’il soit tenu en main ou utilisé avec un kit mains-libres". La Prévention Routière estime en effet que le téléphone est responsable dans un accident sur dix.

A l'inverse, certains jugent les nouvelles sanctions beaucoup trop lourdes, notamment dans le cas des jeunes conducteurs, dont le permis ne compte que six points.

Comment appliquer ces mesures ?

C'est la question que posent aujourd'hui les défenseurs des droits des automobilistes. Notamment en ce qui concerne les avertisseurs de radars, dont l'usage devrait être interdit.

Quant aux constructeurs de ces appareils qui préviennent les automobilistes de la présence d'un radar automatique, ils comptent bien contester l'annonce du gouvernement. Les entreprises du secteur devraient s'accorder au plus vite sur une position commune.
_ " Nous allons être 2,5 millions à nous défendre ", a réagi Coyote Systems en parlant des automobilistes de plus en plus nombreux qui se servent de ce système de signalement des radars, en s'appuyant sur une communauté d'utilisateurs.

Juliette Micheneau avec agences

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