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Lille passe à 30 km/h : "L'idée c'est vraiment que tout le monde se sente plus en sécurité"

Petit à petit, 88 % des rues de Lille vont être limitées à 30 km/h. Une mesure progressivement mise en place depuis lundi.

Article rédigé par franceinfo - Marine Protais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une zone limitée à 30 km/h (illustration). (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

Pour que la ville soit "plus apaisée, plus sûre et plus respirable", la mairie de Lille a décidé de baisser la vitesse maximale autorisée en ville à 30 km/h depuis lundi 19 août. Les grands axes restent à 50 km/h mais l’objectif est tout de même que 88% des rues soient concernées d’ici à la fin du mois d’octobre.

"On n'avance vraiment pas à 30 km/h !"

Pour y parvenir, la baisse est mise en place progressivement par quartier, en débutant par le centre-ville et le Vieux-Lille. La nouvelle n’est pas franchement bien accueillie par les principaux concernés, les automobilistes. "On veut arrêter que les gens conduisent !", s'agace une Lilloise. "Je vais bosser dans Lille et c'est devenu une catastrophe. Le centre de Lille n'est plus praticable, il y a des bouchons partout parce que les plans de circulation à mon sens ont été faits n'importe comment", déplore-t-elle.

À 30 km/h sur certains axes, je vais me faire klaxonner tout le temps. On n'avance vraiment pas à 30 km/h !

Une automobiliste

à franceinfo

"On a déjà eu beaucoup de mal à s'adapter au nouveau plan de circulation, avoue une autre automobiliste. Auparavant, on a eu le parking payant entre midi et deux. Donc ça fait beaucoup de choses contre les automobilistes. Je ne sais pas quel est le but, je ne comprends pas."

Objectif : faire baisser la température

Le but de la mairie est d’avoir une ville plus verte. Martine Aubry affirme que cette mesure peut faire baisser d’un degré la température dans le centre-ville. Elle veut aussi encourager tous les usagers de la route à cohabiter. Son adjoint en charge de l’urbanisme, Stanislas Dendievel, dit comprendre la colère des automobilistes mais ils vont devoir s’y faire : "Les automobilistes sont aussi des piétons, sont aussi des cyclistes. L'idée c'est vraiment d'avoir vraiment une ville où les familles, les enfants ou les seniors, tout le monde se sente plus en sécurité".

Yves Lépinay de l’ADAV (association Droit au vélo) attendait cette mesure depuis longtemps. "La principale raison pour laquelle les gens n'utilisent pas leur vélo au quotidien, c'est le sentiment d'insécurité. Je pense qu'avec la baisse de la vitesse à 30 km/h, on augmentera le sentiment de sécurité des usagers, notamment des piétons et des cyclistes."

Ça diminuera forcément le nombre d'accidents et aussi la gravité des accidents puisque les chocs à 30 km/h sont neuf fois moins mortels que les chocs à 50 km/h.

Yves Lépinay de l’ADAV

à franceinfo

Du côté de la sécurité des piétons et des cyclistes, la mesure devrait donc faire ses preuves. Mais qu’en est-il de son impact sur l’environnement ? La pollution sera-t-elle vraiment réduite grâce à l’abaissement de la vitesse ? Benoît Rocq, le directeur adjoint d’ATMO, l’association de surveillance de la qualité de l’air dans les Hauts-de-France, émet des réserves. Il craint une mesure contre-productive : "Quand on réduit la vitesse, la première conséquence c'est un peu bizarre mais ça a tendance à augmenter un peu les émissions de certains polluants atmosphériques. Pour autant, si derrière ça entraîne une fluidification de la circulation, c'est-à-dire moins de bouchons, cela va permettre dans l'autre sens de diminuer cette pollution."

Il espère donc que cette baisse de 20 km/h de la vitesse des véhicules en centre-ville n’entraîne pas davantage d’embouteillages, auquel cas la mesure aura un impact négatif sur l’environnement.

Lille passe à 30 km/h. Le reportage de Marine Protais.
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