Reportage "Une baisse d'activité de 30% au niveau national" : un bug informatique met les centres de récupération de points en difficulté

À la suite d'un problème informatique, certains automobilistes qui commettent des infractions ne perdent plus de points sur leur permis. Le syndicat national des professionnels du permis à points déplore un manque à gagner de 8 millions d'euros.
Article rédigé par franceinfo - avec Julien Morceli
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La N7 entre Gervans et Valence. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

De moins en moins de stagiaires affluent dans les centres de sensibilisation à la sécurité routière, ces centres qui proposent des stages pour récupérer des points après une infraction. Une baisse de fréquentation qui pourrait être liée à la fin du retrait de point en cas d'excès de vitesse inférieur à 5 km/h, mesure entrée en vigueur en janvier. Mais en réalité, l'Antai, l'Agence nationale de traitement automatisée des infractions, est touchée par un bug informatique qui dure depuis le mois de novembre. Les automobilistes qui commettent des infractions reçoivent bien l'amende, mais conservent leurs points. De quoi mettre en difficulté les gérants de ces centres. Le syndicat national des professionnels du permis à points déplore ainsi un manque à gagner de 8 millions d'euros.

À Boulogne-Billancourt, Pascal est instructeur et organise en temps normal des stages toutes les semaines. Mais en ce moment, il peine à remplir sa salle. "Il faut savoir que réglementairement les centres ne peuvent pas organiser de stage s'il y a moins de six participants. Alors ce qu'il se passe c'est que les stages sont annulés par les centres parce qu’ils n'ont pas suffisamment de participants. Il y a une baisse d'activité de l'ordre de 30% au niveau national", témoigne Pascal. Même constat pour Majid, un psychologue qui organise les stages en binôme avec Pascal et commence à s'inquiéter. "C'était entre 8 et 10 stages par mois, là c'est entre 2 et 3, ça commence à peser lourdement puisque ça constitue environ 80% de mon budget, c'est énorme", dénonce-t-il.

Les conducteurs perdent moins de points

D'après eux, si les conducteurs sont moins nombreux à avoir besoin de récupérer des points, c'est tout simplement parce qu'ils en perdent moins. "Il y a des procès-verbaux qui nous ont été présentés par des stagiaires, par exemple pour le franchissement d'un feu rouge qui va générer normalement une verbalisation de 135 euros et un retrait de 4 points. Et finalement sur le PV on constate tout en bas que cette infraction n'entraîne pas de retrait de point", rapporte Pascal.

"Les infractions ne font plus l'objet de retrait de point actuellement."

Joël Polteau, président du syndicat national des professionnels du permis à points

à franceinfo

Ces situations ont commencé à se présenter en novembre lorsque les services de l'État ont tenté de mettre à jour le système automatisé des infractions pour supprimer les retraits de points en cas de petit excès de vitesse, mais cela ne s'est pas passé comme prévu. Joël Polteau, le président du Syndicat national des professionnels du permis à points, s'est rapproché des services de l'État pour obtenir des réponses. "Les propos tenus par la direction de la sécurité routière sont qu'il s'agit d'un bug informatique. C'est suite à l'intervention de prestataires informatiques sur le fichier du permis à point", rapporte-t-il. De son côté, la direction de la sécurité routière assure que le bug est en cours de résolution, sans toutefois donner de date.

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