SNCF : le patron de la CGT voit un "tournant" dans le mouvement
C'est le pied sur le frein que la CGT aborde ce neuvième jour de grève à la SNCF. Son secrétaire général, Thierry Lepaon a lâché une petite phrase sibylline ce matin sur RTL : "Sans doute qu'on arrive à un tournant dans la manière dont les cheminots vont s'exprimer ". Façon aussi d'entériner une réalité du terrain. Le mouvement s'effiloche en effet de jour en jour. Ce jeudi, la direction a annoncé un taux de participation encore en baisse, de 10,48% selon ses calculs, alors qu'il était de 11,8% mercredi. A sa façon, le patron de la CGT invite donc les grévistes à revenir au travail, tout en conservant les formes : "c'est à eux de savoir si l'action qu'ils ont menée a porté suffisamment de satisfaction, de manière à lever les piquets de grève ".
L'action des cheminots "commence à payer " (Lepaon)
Dès mercredi, alors que les députés poursuivaient l'examen du projet de réforme ferroviaire, la CGT laissait entendre qu'il fallait trouver la sortie de grève. La centrale s'est d'ailleurs montrée plutôt discrète tout au long du conflit, laissant en première ligne sa puissante section cheminots.
Mais pour Thierry Lepaon, s'il est temps que la grève cesse, ce n'est pas parce qu'elle aurait échoué, bien au contraire. L'action des cheminots "commence à payer " au Parlement, juge-t-il. "J'ai suivi hier le débat parlementaire. Il y a effectivement des amendements qui aujourd'hui sont pris en compte ". Pour apaiser les craintes des cheminots, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a soutenu mercredi des amendements présentés par la majorité pour prévenir un éclatement du groupe à l'avenir. Il s'y était engagé dans un accord signé la semaine dernière avec la CFDT et l'Unsa, qui n'appelaient pas à la grève. Les députés ont ainsi adopté un amendement écologiste soulignant "le caractère indissociable et solidaire " des différentes entités du futur groupe public ferroviaire. "On va bien voir qu'il y a une différence majeure entre ce qui était construit, proposé - ce qui a d'ailleurs nécessité la mobilisation des cheminots - et le résultat tel qu'il va être connu ce soir ou demain ", commente Thierry Lepaon.
Ce matin, le gouvernement a de nouveau exhorté les cheminots à cesser leur grève, de même que le PDG de la SNCF, Guillaume Pépy. Il souligne que 10.900 agents sont en grève sur 150.000 salariés que le mouvement a coûté 153 millions d'euros.
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