"Tu fais un peu plus attention à toi" : des jeunes expliquent pourquoi l'âge du premier rapport sexuel recule en France

Le premier rapport se fait plus tardivement, une première depuis les années 1970, selon l'étude Inserm sur la sexualité des jeunes français publiée mercredi. Franceinfo a donné la parole à des jeunes hommes et des jeunes femmes.
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32% des femmes et 14% des hommes disent avoir ressenti une attirance pour une personne du même sexe. (JUSTINE BONNERY / HANS LUCAS via AFP)

Moins de rapports sexuels, plus de relations via internet et une plus grande fluidité sur l’orientation sexuelle : voilà qui résume les jeunes Français dans l’étude de l’Inserm parue mercredi 13 novembre. C'est la quatrième étude du genre qui s’intéresse à la sexualité des Français. Pour la première fois depuis les années 1970, elle montre notamment que l’âge du premier rapport augmente. Franceinfo a tenté de comprendre ce phénomène en posant la question à de jeunes hommes et de jeunes femmes. 

"Ils ont plus conscience"

La tendance s'observe aussi au Danemark, en Norvège, en Suède ou encore aux États-Unis, l'âge de "la première fois" augmente. Emeye, 18 ans, est très surprise. "Je pensais qu'ils étaient plus libérés et plus à l'aide avec leur sexualité aujourd'hui, mais peut-être qu'ils ont plus conscience et font plus attention." Barbara, elle, estime que les jeunes sont plus éduqués sur ces questions. "Surtout avec les réseaux, Tik Tok, Instagram, tous les mouvements sur les violences sexuelles aussi, je pense que ça fait peur. Du coup, tu fais un peu plus attention à toi."

Autre explication avancée par les coauteurs de l'étude : le Covid et son impact sur les relations sociales, ou encore la santé mentale dégradée chez ces jeunes. Des jeunes qui ne se détournent pas de la sexualité pour autant. Ils connaissent davantage de partenaires sexuels par rapport à la dernière étude de 2006 avec sept partenaires chez les femmes de 18-29 ans, et onze chez les hommes du même âge.

Plus de "fluidité" sexuelle

Surtout, la sexualité se questionne plus ouvertement aujourd'hui. "C'est vrai qu'il y a des fois où je me suis posé la question de savoir si je n'aimerai pas les filles", confie Marine, 22 ans, qui ajoute que "tant qu'on n’a pas tout essayé, j'imagine qu'on ne peut pas vraiment savoir en fait." Chez les 18-29 ans, 32% des femmes et 14% des hommes disent avoir ressenti une attirance pour une personne du même sexe. C'est la classe d'âge la "plus fluide" sur l'orientation sexuelle.

"C'est beaucoup moins stigmatisant d'avoir certaines sexualités aujourd'hui que ça ne l'était dans les décennies précédentes, confirme Nathalie Bajos, sociologue et directrice de recherche à l'Inserm. Il y a un mouvement général de plus d'égalité et ça se traduit nécessairement dans la sexualité."

"Finalement, ce qui se joue dans la sexualité, ça n'est que le reflet de ce qui se joue dans les autres sphères sociales. Les pratiques sexuelles sont des pratiques qui sont éminemment socialement construites."

Nathalie Bojos, sociologue et directrice de recherche à l'Inserm

à franceinfo

Notre société étant désormais connectée, la vie sexuelle passe aussi par la technologie : plus d'un tiers des 18-29 ans ont déjà envoyé une image intime, contre moins de 20% dans le reste de la population. Près de 40% des jeunes ont même déjà rencontré un partenaire sexuel en ligne.

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