Sur le modèle du "dry january", le "veganuary" veut populariser l'alimentation vegan, dont le marché se développe en France
On connaît déjà le "dry january", qui nous encourage à ne pas boire d’alcool pendant tout le mois de janvier. Voilà maintenant le "veganuary", un mois pour valoriser l’alimentation végétale et le régime vegan, sans viande mais aussi sans produits d’origine animale comme les œufs ou le lait. Pour l'occasion, l’association L-214 notamment organise des actions de sensibilisation les 6 et 7 janvier. En France ces dernières années, le marché de l'alimentation vegan se développe.
Elle a dans les mains deux paquets de tortellinis aux petits légumes. Laura, 29 ans, végétarienne depuis près de cinq ans, est devenue complètement vegan il y a un an et demi, convaincue qu’il ne faut plus faire souffrir les animaux. "Pour rien au monde je ne repartirai en arrière, confie la jeune femme. J’habite avec ma famille donc j’ai toujours face à moi des œufs, de la viande, etc. Mais j’ai mon étagère, avec mon tofu, mon tempeh et plein d'ingrédients que ma famille ne connaît pas et que je vais leur faire découvrir. Pour l’instant, ils reconnaissent que ce que je mange est bon et pas triste, et c'est bien déjà !"
"C'est quand même de l'ultra-transformé"
Des galettes protéinées, des céréales et beaucoup de légumes, l'alimentation végane n'est pas toujours simple en société. "Par exemple à Noël avec la famille, il y a un plat pour tout le monde et un plat pour Laura. Ça peut être un peu contraignant, je suis désolée pour ma famille d'ailleurs", reconnaît-elle. L’épicerie où Laura fait ses courses existe depuis six ans et elle est 100% vegan. C’est l’une des deux seules de la capitale. Elle compte pousser les murs dans les prochains mois car les clients sont au rendez-vous.
Mais de son côté, Laura regarde toujours attentivement la composition des produits qu’elle choisit. "Ce n'est pas parce que c'est vegan que c'est bon pour la santé, observe-t-elle. Il y a des choses très grasses, très salées, très sucrées. Et puis je me dis que c'est quand même de l'ultra-transformé ! L'objectif c'est de revenir à des produits entiers, naturels, qui viennent de la terre et j'imagine tout ça fabriqué par des grosses machines en usine, ça ne me donne pas trop envie."
Proposer des produits qui ont du goût
C’est pourtant bien par ce biais-là que le secteur du vegan parvient à s’étendre. La première usine de production française a été installée l’an dernier dans le Loiret par l’entreprise HappyVore. Parmi les produits que proposent la marque, il y a notamment des nuggets végétaux, composés de protéine de blé mais très proches en goût d’un nugget de volaille. D'ailleurs, l’imitation est assumée. "Un jour, on fera des produits qui ne sont pas du simili-carné mais pour le moment, c'est là où y a le plus de demandes", explique le co-fondateur de la marque, Guillaume Dubois.
HappyVore est conscient de cette nécessité de proposer des choses qui ont du goût. "La première approche des gens sur le végétal c'est : 'C'est un peu une punition, ça ne va pas être un bon moment'. Donc on a vraiment essayé de partir du goût, il faut qu'on fasse des produits qui soient super bons." Résultat : des saucisses à la protéine de pois cultivés en France, ou cet étonnant émincé de soja. La plupart ont un nutriscore A. Et, signe que le marché se porte bien, l’entreprise de 140 salariés connait une croissance 10 à 15% par mois.
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