: Vidéo Le gui peut-il soigner le cancer, comme le prétend la médecine anthroposophique ?
Le gui, le célèbre remède des druides, serait-il efficace contre le cancer ? C'est ce qu'affirme la médecine anthroposophique, dérivée d'un courant de pensée controversé. Existe-t-il des preuves scientifiques de son efficacité ? "Complément d'enquête" a interrogé une spécialiste.
Le gui, le célèbre remède des druides, serait-il efficace contre le cancer ? C'est ce qu'affirme la médecine anthroposophique. L'anthroposophie, c'est ce mouvement ésotérique fondé au début du XXe siècle par un Autrichien, Rudolf Steiner. Et la médecine est l'un de ses secteurs les plus lucratifs : près de 3 000 médecins et une quinzaine de cliniques en Europe. Elle s'appuie sur des plantes, des minéraux, et ce qu'elle appelle "le savoir intuitif". Elle s'est trouvée au cœur de polémiques sur la question des vaccins, notamment contre la rougeole.
Aucune preuve scientifique d'une quelconque efficacité
Existe-t-il des preuves scientifiques de l'efficacité du gui, Viscum album de son nom latin, contre le cancer ? "Complément d'enquête" s'est rendu à l'université d'Iéna, en Allemagne, pour consulter une professeure spécialiste en oncologie. Jutta Hübner a fait la synthèse des études les plus sérieuses sur la question. Elle n'y a trouvé "aucun effet positif sur la survie des patients" – au mieux, un effet placebo ; au pire, de violentes allergies. Mais selon elle, il est difficile d'étudier ses effets secondaires potentiellement graves, car "le plus souvent, les oncologues ne savent pas que leur patient se fait prescrire du gui par un autre médecin".
Des effets secondaires potentiels difficiles à étudier
Pour savoir si c'est le cas en France, le journaliste a pris rendez-vous avec un médecin anthroposophe. Celui-ci croit se trouver face à un patient atteint d'un cancer de la peau... malgré l'absence de son dossier médical, car tout est inventé. En quelques minutes, le praticien prescrit des ampoules d'Iscador, le fameux gui, à administrer en injection sous-cutanée pendant douze semaines. Au passage, il donne aussi ce conseil : en parler à l'oncologue "n'est pas nécessaire".
Extrait de "Anthroposophie : l'étrange médecine", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 12 décembre 2019.
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