Droit à l'avortement : en 1972, le procès de Bobigny marque l'histoire
Le procès de Bobigny, qui s'est tenu en 1972, a contribué à faire changer les mentalités sur l'avortement. Marie-Claire Chevalier, 16 ans à l'époque, était jugée pour avoir avorté après un viol.
Le 11 octobre 1972, des dizaines de femmes sont venues devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Elles apportent leur soutien à une jeune femme de 16 ans, jugée pour avoir avorté après un viol. Marie-Claire Chevalier est alors défendue par l'avocate Gisèle Halimi. Durant ce procès, Jane Birkin ou Simone de Beauvoir viennent témoigner, en extérieur ou à la barre, pour soutenir Marie-Claire et ses coaccusées, sa mère et trois femmes qui les ont aidées.
Marie-Claire Chevalier est finalement relaxée
"C'est une espèce de MeToo de l'époque. On voulait dire, nous aussi, nous avons avorté, jugez-nous", se souvient Françoise Picq, historienne, auteure de Libération des femmes, quarante ans de mouvement. Le tribunal a finalement relaxé la jeune fille. Au fil des jours, le procès devient celui de l'interdiction d'avorter. "Je crois qu'il y a des cas où, malheureusement, la femme n'a pas d'autres recours. Si sa mère était venue me voir, je l'aurais aidée", affirme à l'époque Paul Milliez, professeur de médecine, ce qui scandalisera l'opinion. Les manifestations en faveur de l'avortement retrouvent de la vigueur après le jugement.
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