Violences faites aux femmes : comment les entreprises tentent d'aider leurs salariées et de s'adapter

L'association nationale des DRH va proposer un guide aux entreprises, à partir de juin prochain, pour permettre une meilleure prise en charge des situations de violences conjugales.
Article rédigé par franceinfo
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Message contre les violences faites aux femmes, à Paris, le 4 juillet 2020. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS)

Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles mais samedi 23 novembre, de grandes manifestations sont déjà prévues pour dénoncer les violences faites aux femmes. Dans une étude intitulée "Comment les violences conjugales impactent-elles le monde du travail ?", publiée par la Fondation Agir contre l'exclusion en 2019, plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que ces violences avaient affecté leur travail. Cela en fait donc un enjeu primordial pour les entreprises et les victimes. 

Thibault Ronsin, directeur des ressources humaines dans un groupe de 22 000 salariés, a dû cette semaine encore aider un collaborateur confronté à une victime de violences conjugales : "Un manager m'a appelé, m'a confié l'échange qu'il avait eu avec une salariée. Celle-ci lui a partagé sa situation de violences conjugales. Et le manager souhaitait savoir quoi faire, comment réagir"

Un guide pour les entreprises

Tous les managers n'ont pas eu de formation pour faire face à ce genre de situations. Pour pallier ce manque, l'association nationale des DRH va lancer un guide en juin prochain, à destination des entreprises. "L'objectif serait de permettre aux entreprises de mettre en sécurité la salariée ou les salariés concernés en une heure", indique sa secrétaire générale Christine Caldeira.

"Si je dois trouver un logement pour une femme avec un enfant, je dois savoir quelles associations contacter pour que cela fonctionne".

Christine Caldeira, de l'association nationale des DRH

à franceinfo

En revanche, pour certains, avoir un guide est une réponse insuffisante puisque les entreprises ne sont pas obligées de suivre ses recommandations. C'est le sentiment du député LFI Louis Boyard par exemple, qui a déposé une proposition de loi pour encadrer la protection des victimes de violences conjugales. Il souhaite "par exemple une interdiction de licenciement pour les femmes victimes de violences conjugales, dix jours de congés supplémentaires pour permettre aux femmes de pouvoir effectuer les démarches sociales, administratives, juridiques et une mobilité fonctionnelle au sein des grandes entreprises pour leur permettre de pouvoir changer de service et de ville afin de s'écarter d'un conjoint violent"

Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 271 000 personnes ont été victimes de violences conjugales en 2023. Sur l'ensemble des victimes, plus des trois quarts étaient des femmes. 

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