Violences sexuelles : les victimes en situation irrégulière sont moins bien prises en charge dans les commissariats français, d'après Amnesty International

L'organisation Amnesty International publie un rapport, mercredi, sur la prise en charge des victimes de violences en situation irrégulière en France.
Article rédigé par franceinfo
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Un t-shirt portant le slogan de l'ONG Amnesty International France. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS)

Amnesty International dévoile, mercredi 18 septembre, sa nouvelle enquête. On y découvre que les travailleuses du sexe, victimes de viols ou d'agressions sexuelles n'arrivent pas toujours à déposer plainte. Notamment lorsqu’elles sont en situation irrégulière ou transgenres. L'organisation, entourée d'une vingtaine d'associations, a travaillé sur le sujet pour la première fois en France et dénonce une "double violence". Ces femmes sont victimes une première fois, puis une seconde fois des préjugés des forces de l'ordre : une double peine qui doit cesser pour les associations.

Dans ce rapport édifiant qui sera remis au futur gouvernement, on découvre ainsi que lorsqu'une travailleuse du sexe en situation irrégulière ou transgenre souhaite déposer plainte après un viol ou une agression sexuelle, c'est un parcours du combattant.

Une situation insupportable pour Violaine Husson, de la Cimade, une association qui aide les sans-papiers : "On considère que les personnes étrangères ont l'habitude d'être victimes de violences. Quand elles arrivent en France et qu'elles sont de nouveau victimes de violences on dit : 'Bon, ça fait partie de leur parcours.' Ça, ce n'est juste plus possible de l'entendre. Une personne qui est victime d'une infraction doit pouvoir être protégée sur le territoire français quelle que soit sa situation."

"De nombreuses entraves" identifiées

Amnesty International révèle également que certaines victimes se retrouvent mises en cause une fois passé la porte d'un commissariat ou d'une brigade. Lola Schulmann est l'autrice du rapport : "Des femmes étrangères qui vont être mises en rétention voire expulsées alors que tout simplement, elles poussaient la porte d'un commissariat pour être protégées car victimes de violences sexuelles. Et donc, on a identifié de nombreuses entraves, de nombreux obstacles à ces femmes qui pourtant ont besoin plus que quiconque d'être protégées car surexposées aux violences."

Face à ces situations, l'ONG souhaite une formation plus spécifique des forces de l'ordre en plus de celles déjà existantes dans l'accueil des femmes victimes de violences.

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