Affaire Pistorius : l'arme du crime est bien celle de l'athlète paralympique
Sa compagne, Reeva Steenkamp, a été tuée de quatre balles d'un pistolet 9mm. Francetvinfo résume les derniers éléments de l'enquête.
Le Sud-Africain Oscar Pistorius, premier athlète paralympique à avoir participé à des Jeux olympiques aux côtés de valides, a été officiellement inculpé pour le "meurtre" de sa compagne, jeudi 14 février, dans sa résidence de Pretoria (Afrique du Sud), rapporte sur Twitter l'agence américaine Associated Press. La thèse de l'accident, un temps avancée, a ensuite été écartée. Francetv info résume les derniers éléments de l'enquête.
Tuée de quatre balles vers 4 heures du matin
L'heure exacte du crime n'est pas encore établie et la seule certitude est que "la police a été appelée vers 4 heures par des voisins" de la résidence où habitait le coureur, un complexe de petits logements de deux étages, arborée par des palmiers et sécurisée par des clôtures électriques dans le quartier huppé de Silver Woods, dans l'est de la capitale économique sud-africaine.
La top model Reeva Steenkamp, âgée de 30 ans, y a été retrouvée touchée par quatre balles, à la tête et à la main. Elle est morte sur place.
En fin de matinée, le père d'Oscar Pistorius, l'athlète amputé des deux jambes qui court sur des lames en carbone, a annoncé que son fils venait d'être arrêté par la police. "Nous n'avons pas beaucoup d'informations à ce stade, je ne l'ai pas vu, il est avec la police et l'affaire est entre les mains des autorités", a déclaré Henke Pistorius, "sous le choc".
La thèse de l'accident écartée par la police
La presse locale a dans un premier temps émis l'hypothèse d'une confusion. Le quotidien Beeld et la radio 702 de Johannesburg ont affirmé qu'Oscar Pistorius avait pris sa petite amie, qui voulait lui faire une surprise pour la Saint-Valentin, pour un voleur, ouvrant alors le feu.
"Je peux confirmer que le suspect a été inculpé pour meurtre", a ensuite rectifié une porte-parole de la police, soulignant que la thèse de l'accident n'émanait pas de ses services.
D'après une autre porte-parole de la police, le parquet devrait refuser une libération sous caution. "Il y a eu par le passé des rapports faisant état de disputes familiales au domicile de l'accusé", a-t-elle expliqué à une télévision sud-africaine. Et d'ajouter que des voisins ont rapporté avoir entendu des cris plus tôt dans la soirée de mercredi.
L'arme du crime est bien celle de Pistorius
Selon la police, l'arme du crime est "un pistolet 9mm", "enregistrée au nom de M. Pistorius". Ce dernier ne faisait pas mystère de son goût pour le tir. Dans une interview au New York Times début 2012, il avait confié s'entraîner quand il ne pouvait "pas dormir".
Le taux de criminalité en Afrique du Sud est l'un des plus élevés au monde. De nombreux propriétaires vivent dans des "compounds", des résidences ultrafortifiées, et possèdent des armes à domicile pour se protéger d'éventuels cambrioleurs.
Pistorius présenté à un juge vendredi
En Afrique du Sud, les autorités ne révèlent pas les noms des personnes mises en cause tant qu'elles n'ont pas été déférées devant un tribunal. Oscar Pistorius doit être présenté à la justice vendredi, et non jeudi. L'affaire a en effet été renvoyée car des prises de sang ont été réclamées. Il comparaîtra devant le tribunal d'instance de Pretoria.
Oscar Pistorius, 26 ans, est une star dans son pays. Cette légende de l'athlétisme mondial et exemple pour des millions de jeunes sportifs, est surnommée "Blade Runner", en raison de ses jambes mi-humaines mi-artificielles. Il est le premier double amputé à avoir participé à des Jeux olympiques avec les valides, l'été dernier à Londres.
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