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Oscar Pistorius : pour la première fois, l'athlète revient en détails sur la nuit du drame

Le champion paralympique sud-africain, jugé pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, a éclaté en sanglots en faisant ces déclarations, lors de son procès à Pretoria. L'audience a été suspendue.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'athlète Oscar Pistorius lors de son procès pour le meurtre de sa compagne, le 7 avril 2014 à Pretoria (Afrique du Sud). ( REUTERS)

"Avant de m'en rendre compte, j'avais tiré quatre coups de feu." Une nouvelle fois en larmes, Oscar Pistorius a raconté, mardi 8 avril, comment il a tiré sur sa petite amie Reeva Steenkamp le 14 février 2013.

Devant le tribunal de Pretoria (Afrique du Sud), le champion paralympique a décrit sa panique lorsqu'il a cru qu'un cambrioleur était caché dans les toilettes. Après son récit, il s'est effondré, comme il l'avait déjà fait lundi. La juge a suspendu puis renvoyé l'audience à mercredi. Francetv info revient sur la version des faits, très attendue, de l'accusé.  

Sur le déroulement des faits

Il maintient sa version selon laquelle il a confondu sa compagne avec un cambrioleur. Inquiet après avoir entendu la fenêtre de la salle de bains s'ouvrir, l'athlète amputé a raconté s'être armé pour se rendre dans cette pièce, progressant à tâtons dans le couloir, sur ses moignons, prenant appui sur le mur pour garder l'équilibre, inquiet que "l'intrus" puisse surgir. "Il n'y a pas de porte entre ma salle de bains et ma chambre (...) juste un couloir. La première chose à laquelle j'ai pensé a été que j'avais besoin de m'armer et de protéger Reeva", a-t-il expliqué.

L'arme à la main, il a inspecté la salle de bains et a constaté qu'il n'y avait personne. C'est alors, dit-il, qu'il a "entendu un bruit qui venait des toilettes". "Avant de m'en rendre compte, j'avais tiré quatre coups de feu", a admis le champion paralympique.

De retour dans la chambre et ne trouvant pas sa compagne dans le lit, il a ensuite appelé à l'aide, puis défoncé la porte des WC avec une batte de cricket. "Je me suis penché sur elle, et..." La suite de la phrase de Pistorius est étouffée dans ses sanglots. "Elle ne respirait plus", a-t-il articulé, avant de s'effondrer, hoquetant et pleurant.

Sur sa relation avec Reeva Steenkamp 

Fin mars, la lecture à l'audience de messages échangés entre Oscar Pistorius et sa petite amie peu avant sa mort, avait mis en lumière la nature de la relation entre les amoureux : des mots d'amour "à 90%", mais aussi la révélation que Reeva Steenkamp avait peur de scènes de jalousie de son petit ami. Possessif ? Exclusif ? A l'audience, mardi, Oscar Pistorius s'est dit "très épris de Reeva".  

Après Noël, "nous avons commencé à parler d'avenir (...) Nous envisagions réellement l'avenir ensemble", a ajouté l'athlète, qui prévoyait d'acheter un appartement à Johannesburg pour s'y installer avec Reeva Steenkamp. Il n'a par ailleurs pas nié avoir eu des disputes avec sa compagne, expliquant qu'elles s'étaient résolues par le dialogue.

Sur sa vie après le drame 

Dès lundi, l'athlète a raconté ses nuits peuplées de cauchemars depuis le meurtre. "Je me réveille la nuit avec l'odeur du sang", a-t-il témoigné, la gorge serrée, amaigri. "J'ai essayé de coucher mes mots sur le papier pour vous écrire, a-t-il lancé à la mère de la victime. Mais les mots ne suffiront jamais." 

June Steenkamp, la mère de Reeva, est restée de marbre. Depuis que l'athlète s'exprime, elle a gardé les bras croisés, insensible aux excuses d'Oscar Pistorius. 

Déposition d'Oscar Pistorius, en pleurs (REUTERS)

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