Dakar 2016: Gros coup de chaud sur le Dakar
Radio Bivouac a failli fondre. Dès le début de la matinée, dans tous les talkies on entendait les consignes liées à la température. 3 litres d’eau dans la journée, c’était le tarif minimum pour éviter de se déshydrater. Entre 35° et 40°, c’est juste la norme dans ce coin de l’Argentine en plein été. Pourtant, c’est comme si tout le monde découvrait que Dakar et chaleur sont indissociables. Avouons que la première semaine était loin des standards habituels avec ses orages quasi-quotidiens et ses pistes boueuses. D’où un temps d’adaptation nécessaire à ces nouvelles températures. Ça vaut pour les "résidents" du bivouac comme les pour les concurrents. A Belen, la fourmilière s’est mise en mode économie d’énergie. N’étaient exposés au soleil que ceux qui n’avaient pas le choix, enduit de crème solaire cela va de soi. Les autres avaient trouvé refuge dans un coin ombragé à défaut d’un endroit frais. Les plus malins se baladaient avec une bouteille de glace dans les mains ou un cheich humide comme Laurent Perrier, l’assistant réalisateur de France Télévisions. Avec 20 Dakar au compteur, "Pépé" est rarement pris en défaut. C’est juste le quotidien du rallye-raid qui devrait nous accompagner pendant au moins trois jours.
Lavieille n’a pas souffert, Casteu remonté
Annoncée comme l’une des plus belles et difficiles étapes du Dakar 2016, cette boucle autour de Belen a accouché d’une souris. La hausse du mercure était prévisible mais les organisateurs ont craint d’y perdre des concurrents. Les accidents mortels du passé ont conduit à la prudence. Difficile de se faire un opinion parmi les concurrents du Dakar. Dans ce genre de cas, il y a toujours ceux qui pensaient faire un gros coup et qui sont déçus et ceux qui pensent qu’il fallait stopper car ça les arrange. Chez les pros de l’auto, il est clair que la chaleur n’était pas un problème. Tous sont affûtés et préparés à de telles conditions. Ensablé deux fois, Christian Lavieille est resté plusieurs minutes sous le cagnard sans y voir un quelconque danger. "On a sorti les plaques pour désensabler la voiture. Ça n’était pas si terrible, racontait le pilote du Renault Duster N.308 qui en a vu d’autres sur le rallye. Même dans le cockpit, la température avoisinait les 45°." Il est vrai qu’on est assez loin des 60° qu’on peut parfois retrouver dans les GT aux 24 Heures du Mans. L’un des plus remonté était sans doute David Casteu. En motard très expérimenté, le Niçois sait bien que c’est sur ce genre d’étape qu’il peut faire la différence et que se bâtit la légende de la course. "Je ne comprends pas pourquoi on a stoppé la course. C’est le Dakar et on attend ce genre de condition pour tirer son épingle du jeu. Je suis prêt pour ça."
Peterhansel compréhensif
Grand perdant du jour même si l’arrêt de la spéciale l’a peut-être empêché de perdre le Dakar, Stéphane Peterhansel accepte la décision sans polémique. " Il est impossible de savoir ce qui est le meilleur dans une situation comme celle-ci. C’est vraiment à l’organisateur de décider avec tous les éléments. Et dans ce cas, moi, j’approuve les décisions de l’organisation." Débutant sur le Dakar, Antoine Meo a lui décidé de tirer profit de la situation malgré sa bonne deuxième partie d’étape réduite à néant. Il découvert la chaleur comme jamais il n’en a connu sur un enduro. Une bonne leçon pour l’avenir. "Je suis parti tôt ce matin et il ne faisait pas encore très chaud. C’est frustrant quand tu es dans le bon wagon et qu’on arrête la course, reconnaît-il. Je suis la pour apprendre et avec des journées comme aujourd’hui je comprends qu’il faut bien s’hydrater et se préparer physiquement en amont du Dakar. Je m’étais pas trop mal préparé mais je sais maintenant ce qu’il faut pour l’année prochaine." Et pour demain aussi…
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