F1 : Max Verstappen, le titre de la persévérance au terme d'une saison semée d'embûches et moins dominatrice que les précédentes

Max Verstappen a remporté dimanche, à Las Vegas, son quatrième titre de champion du monde de Formule 1, autant qu’Alain Prost et Sebastian Vettel.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Max Verstappen célèbre son quatrième titre de champion du monde, sur sa monoplace Red Bull, le 24 novembre 2024 à Las Vegas (Etats-Unis). (JOAO FILIPE / AFP)

Une saison "compliquée", avec tout de même huit victoires et un titre de champion du monde à la clé, beaucoup de pilotes en rêveraient. Mais pour Max Verstappen, sacré pour la quatrième fois consécutive à l’issue du Grand Prix de Las Vegas (Etats-Unis), dimanche 24 novembre, la conquête de ce nouveau titre n’a pas été de tout repos. Ultra-dominateur en 2023, il a fait face à plus de concurrence en 2024.

Pourtant, au début de la saison, tout portait à croire qu’elle serait une nouvelle fois une longue année de domination du Néerlandais, vainqueur de sept des dix premiers Grands Prix. Il ne le sait alors pas encore, mais ce sont ces succès qui lui donneront le titre. Car l’été arrivant, le pilote Red Bull voit son avance fondre, la faute à une monoplace devenue difficile à régler et à conduire, dont il se plaint parfois du rythme. S’ouvre alors une période de dix courses, de l’Autriche (fin juin) au Mexique (fin octobre), sans victoire pour Max Verstappen, qui parvient toutefois à rester à l’affût des bons points, et ne fera pas pire qu’une sixième place pendant que son coéquipier Sergio Perez est en perdition en deuxième partie de classement.

"Ca a été le titre le plus difficile à atteindre pour Max. Il a été incroyable, il a gardé la tête haute. Quand la voiture n’était pas au rendez-vous, il continuait à être performant", a salué dimanche son patron Christian Horner sur Canal+. Dans son malheur, le Néerlandais aura aussi la chance qu’aucun autre pilote ne prenne vraiment l’ascendant durant cette période compliquée pour Red Bull. Six de ses concurrents (Lando Norris, Oscar Piastri, George Russell, Lewis Hamilton, Charles Leclerc et Carlos Sainz) sont ainsi montés sur la première marche du podium entre juin et octobre, se partageant les gros points sans le rattraper. 

Une saison avec "beaucoup de leçons"

Imperturbable en piste, Max Verstappen est également parvenu à le rester en dehors, alors que Christian Horner était accusé de "comportement inapproprié" par une employée (il a finalement été blanchi) et que son père, Jos Verstappen, réclamait son départ. Il est aussi monté au créneau après avoir été réprimandé par Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, pour des jurons, et condamné à des travaux d’intérêts généraux. Soutenu par les autres pilotes, il a finalement obtenu gain de cause. 

Mais peut-être décontenancé par une monoplace rentrée dans le rang, et pas vraiment aidé par son coéquipier, ses démons ont ressurgi à plusieurs reprises, avec des défenses très rugueuses et répréhensibles sur Lando Norris, son dauphin au classement, notamment au Mexique. Pour autant, il n'a jamais paniqué ni dépassé les bornes, et a ensuite retrouvé la victoire au Brésil. "Ca a été une longue saison. On a commencé de manière incroyable, ça a été plus calme et difficile ensuite, mais on est restés soudés en tant qu’équipe. On a essayé d’améliorer la voiture. C’était une saison difficile, il a fallu que je reste calme. Je préfère clairement la saison passée, mais celle-ci m’a apporté beaucoup de leçons dont je suis très fier", a-t-il analysé en sortant de sa monoplace à Las Vegas.

Red Bull ne devrait pas être champion des constructeurs

Avec 63 points d’écart à deux courses de la fin du calendrier, ce titre n’est pourtant pas celui acquis avec le moins d’écart sur son poursuivant. En 2021, il avait coiffé Lewis Hamilton au poteau pour seulement huit petites unités, un sacre qui reste entaché par la décision polémique de la direction de course. Mais il est vrai que ces 63 points représentent une courte marge par rapport à ses 146 en 2022, et ses 290, un record, en 2023.

Différence notable également par rapport à ses titres précédents : en 2024, Red Bull (555 points) ne finira vraisemblablement pas champion du monde des constructeurs (McLaren est premier avec 608 points), une nouvelle preuve que la monoplace de Max Verstappen n’était pas aussi dominatrice que les années précédentes. Le Néerlandais a donc aussi fait la différence sur son pilotage, et tous, dans le paddock, s’accordaient à dire, dimanche, que ce quatrième titre était amplement "mérité". Après avoir égalé Alain Prost et Sebastian Vettel, Max Verstappen aura désormais les cinq titres de Juan Manuel Fangio dans le viseur.

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