F1 : après un début de saison compliqué, faut-il déjà s’inquiéter pour Alpine ?
Grise mine pour les Bleus de la F1. Sixième au classement des constructeurs, une huitième place comme meilleur résultat en course, l’écurie française Alpine connaît un début de championnat 2023 très moyen. A Miami, pour la cinquième manche de la saison (Grand Prix dimanche à 21h30), l’équipe va vouloir se relancer et prouver qu’elle peut viser plus haut.
Le dernier week-end de course, en Azerbaïdjan, a été particulièrement difficile pour l’écurie tricolore, avec des problèmes et des alertes moteur dès la première séance d’essais libres. Après une sortie de piste en qualifications sprint synonyme de fond de grille pour Pierre Gasly, et un départ de la voie des stands après avoir brisé les règles de parc fermé pour Esteban Ocon, les deux Normands ont conclu la course hors des points. "Nous voulons rapidement tourner la page de ce week-end très frustrant pour nous tous dans l’équipe", avait réagi Pierre Gasly aux médias après la course.
Plus mauvais début de saison depuis 2017
Un week-end à l’image du début de saison compliqué d’Alpine. Avec huit points glanés en quatre courses, l’écurie connaît son pire départ depuis 2017 (6 points). "Leur début de saison est illisible [...] C’est un peu compliqué pour eux de savoir où ils en sont", estime Cyril Abiteboul, ancien patron de l’équipe Renault entre 2016 et 2020. "On voit de très bonnes choses par moments, une voiture capable de faire des bons chronos. Et en même temps, on voit aussi des cafouillages, des difficultés opérationnelles." Capable d’être en cinquième position à la relance à un tour du drapeau à damier à Melbourne, et de prendre feu lors de la première et unique séance d’essais libres à Bakou, l’Alpine A523 ne connaît pas encore son réel niveau.
La faute, en partie, à des écarts qui se sont fortement resserrés dans le peloton. "C’est une saison où les écarts sont historiquement serrés, on n’a jamais vu une saison aussi concurrentielle", décrypte Cyril Abiteboul. Dans cette situation, les petits écarts et les petites erreurs coûtent vite très cher. Et l’écurie française a accusé beaucoup de malchance, avec un abandon d’Esteban Ocon en ouverture à Bahreïn, un double accident malheureux en Australie, et la difficile expérience de Bakou.
Avec des écarts si faibles, la pression rejaillit sur les pilotes. "Cela devient un championnat qui met en avant le pilote, comme les écarts entre les voitures sont beaucoup plus faibles [...] Tout ça fait que la précision absolue du pilotage devient fondamentale", explique l’ancien patron de l’écurie. D’autant que dans ce mix, Pierre Gasly doit également s’habituer à un nouvel environnement, où les deux pilotes ont été projetés comme figures d’un projet 100% français. Au rang des bonnes nouvelles, ils peuvent tout de même compter sur une monoplace qui semble efficace. "Je n’ai pas l’impression que ce soit une voiture mal-née [...] Leur communication n'est pas axée sur des problèmes de fond de la voiture", note Cyril Abiteboul.
"Tout va très vite dans les deux sens"
Ainsi, pas question de céder à la panique dans les rangs tricolores. "Je ne pense pas qu’il se passe quelque chose de sinistre [...] Il n’y a pas de problème sous-jacent ou quoi que ce soit de ce genre, c’est certain", a assuré le directeur sportif Alan Permane après la course à Bakou. "Tout va très vite dans les deux sens", explique Cyril Abiteboul. "On est allées de la P5 espérée à Melbourne aux places finales hors des points à Bakou, tout est un peu extrême. La vérité se situe sans doute un peu entre les deux."
Avec cet enchaînement direct vers un autre week-end de course à l'autre bout du monde, Alpine a déjà l'occasion de mettre ce début de saison difficile derrière elle, et de repartir de l'avant. "Mettre tout ça derrière et basculer vers un week-end normal, c’est ce qui pouvait leur arriver de mieux", affirme Cyril Abiteboul. Premiers éléments de réponse lors des premiers tours sur l'Autodrome international de Miami, dès vendredi.
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