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GP de Belgique : "La Formule 1 se doit aujourd'hui d’être exemplaire sur le plan de la sécurité", estime Cyril Abiteboul, l'ancien patron de Renault

Cyril Abiteboul revient sur les défis sécuritaires qui attendent la Formule 1 à l'occasion de la reprise de la saison, dimanche, à Spa-Francorchamps, circuit mythique aux virages aussi célèbres que dangereux.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
La voiture de sécurité emmène le peloton sous la pluie lors du Grand Prix de Belgique, le 29 août 2021. (DPPI via AFP)

Après quatre semaines de pause estivale, la Formule 1 reprend ses droits en Belgique. Le circuit de Spa-Francorchamps accueille le paddock pour le 14e Grand Prix de la saison, du 26 au 28 août. Une piste difficile avec des virages complexes qui ont souvent fait parler pour leur dangerosité. L'ancien patron de Renault, Cyril Abiteboul, évoque pour Franceinfo: sport les défis sécuritaires qui se posent à la F1 aujourd'hui.

Franceinfo: sport : le circuit de Spa-Francorchamps offre un tracé aussi spectaculaire que dangereux. En quoi est-il si spécial ?

Cyril Abiteboul : C’est un circuit historique, qui transmet beaucoup de passion et d’émotion, où les victoires sont belles et d'autres moments plus dramatiques. La piste est longue, avec beaucoup de dénivelé, c’est aussi un Grand prix qui marque le retour après la trève estivale, donc il y a une certaine excitation, qui donne de l'intensité. C’est un bel endroit pour revenir après le break, tout le monde a hâte de se mesurer à la piste, à un circuit challengeant, soumis aux aléas météorologiques. 

C'est aussi un circuit parmi les plus relevés et exigeants de la saison ? 

Le circuit comporte des virages mythiques, comme Eau Rouge, qui sont de véritables défis de réglages et de trajectoires, avec peu de visibilité, ce qui apporte aussi du danger. Lors de mes années Renault, je garde le souvenir meurtri de l’accident d’Anthoine Hubert en 2019, toujours avec ces problèmes de visibilité à la sortie de certains virages [le jeune pilote de Formule 2, membre de l'Académie Renault, avait subi un violent accident mortel à la sortie du virage rapide du Raidillon]. A Spa, un pilote doit être sur sa trajectoire et la garder, et quand ce n’est pas le cas, il peut y avoir des accidents graves.

Justement, des modifications ont été apportées autour du fameux Raidillon, l’un des virages mythiques du circuit, pour garantir un peu plus de sécurité….

Les zones de dégagements ont été agrandies et ont progressé pour essayer de protéger les voitures en sortie de piste. Mais cela n’aide pas forcément à préserver des chocs entre deux monoplaces. Sur ce plan-là, la sécurité a énormément évolué en Formule 1 ces dernières saisons, avec l’apparition du halo, des structures latérales de sécurité. Cette année, nous avons une nouvelle génération de monoplaces qui prennent en compte les enseignements des derniers accidents et crashs graves, et qui vont vers toujours plus de sécurité. 

Cette édition 2022 est particulièrement attendue, après la course avortée de 2021. La décision de ne pas lancer les pilotes sous la tempête, il y a un an, montre-t-elle que les questions de sécurité sont de plus en plus prises en compte ?

La Formule 1 aujourd’hui se doit d’être exemplaire sur le plan de la sécurité. C’est une question qui doit être abordée et discutée, même si tous les aléas ne peuvent pas forcément être anticipés ou gérés. Il faut trouver un équilibre entre la voiture idéale pour la recherche de la performance, et les éléments qu’on rajoute pour la sécurité. Aujourd’hui, les voitures sont aussi plus lourdes car elles embarquent tous les éléments de sécurité passive pour protéger les pilotes. C’est aussi le cas des voitures au quotidien. Pour que la Formule 1 devienne la plateforme planétaire de référence du sport automobile, et se maintienne à cette position, elle se doit d’être exemplaire sur les questions de sécurité, qui ont énormément progressé.

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