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Grand Prix de Belgique de F1 : des pilotes outrés aux fans lésés, tous perdants (ou presque) après une course noyée sous le déluge

Deux tours derrière la voiture de sécurité et puis c'est tout. Il n'y a pas vraiment eu de course dimanche à Spa. Mais c'est pourtant bien Max Verstappen qui a été déclaré vainqueur après plusieurs heures d'atermoiements.

Article rédigé par Xavier Richard, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Limité à deux tours derrière la voiture de sécurité, le Grand Prix de Belgique 2021 a tourné court. (ANTONIN VINCENT / DPPI via AFP)

La pluie, le brouillard et les intérêts économiques de la F1 ont eu raison, dimanche 29 août, du Grand Prix de Belgique, disputé derrière la voiture de sécurité pendant uniquement deux tours. "L'argent a parlé", selon Lewis Hamilton. Le septuple champion du monde ne décolérait pas d'avoir vu la course lancée simplement pour attribuer des points au championnat, au mépris du public resté des heures pour un simulacre de Grand Prix.

Un podium. Des hymnes. Des bulles. Et pourtant il n'y avait rien à fêter dimanche à Spa. "Bien sûr, c'est une victoire, mais ce n'est pas comme ça que vous voulez gagner", a reconnu Max Verstappen, déclaré vainqueur sans combattre grâce à sa pole position obtenue samedi. Jamais les conditions n'ont été réunies pour lancer la course. La sécurité des pilotes a prévalu et c'est, comme toujours, la priorité absolue en sports mécaniques.

La F1 boit la tasse

Mais alors pourquoi, après trois heures et 17 minutes de reports et d'examens minutieux du radar météo, la direction de course a-t-elle finalement décidé d'envoyer les monoplaces en piste pour deux tours de ronde derrière la voiture de sécurité ? Selon le règlement, deux tours doivent être effectués au minimum pour que des points puissent être attribués.

Dans le cas de Spa, la moitié des points seulement a été distribuée, Verstappen ayant effectué moins de 75% de la distance initialement prévue (2 tours sur 44). Tout ça pour ça… "L'argent a parlé", a pesté Lewis Hamilton, très amer à l'issue de cette parodie de GP. "C'était uniquement deux tours pour que la course commence, tout est un scénario d'argent." Le Britannique, comme une grande majorité des pilotes, estime "qu'à aucun moment il n'a été possible de courir. Le sport a fait un mauvais choix" dimanche. "Mais est-ce une course ? Je ne suis pas certain", a répondu Valtteri Bottas en écho à son coéquipier. "J'étais hors des points et je n'ai jamais eu de chance d'essayer d'en attraper."

Côté FIA, on s'est défendu d'avoir lancé les voitures en piste sans aucune chance de voir la course se dérouler. "J'ai vu une fenêtre et j'ai saisi l'opportunité", a expliqué le directeur de course, Michael Masi, réfutant l'argument d'une pression commerciale. Déjà sous le feu des critiques après avoir poursuivi la Q3 sous le déluge samedi, Masi a bercé d'illusions les fans du monde entier en laissant croire qu'une course pouvait avoir lieu.

"On a attribué des points gratuitement"

Douchés mais joyeux de bout en bout, les 75 000 spectateurs payants à Spa sont les premiers lésés. "Donc vu que tout le monde récupère son argent, je pense que les fans devraient récupérer le leur aussi parce que, malheureusement, ils n'ont pas pu voir ce pour quoi ils sont venus et ont payé", a judicieusement glissé Lewis Hamilton. Il n'est pas certain que le pilote Mercedes soit entendu puisque le promoteur ne remboursera pas les billets.

En revanche, le Britannique a vu revenir Verstappen à trois points au classement des pilotes. "C'est choquant. On a attribué des points gratuitement", a regretté Fernando Alonso sur Canal+. Classé deuxième derrière la Red Bull de Max Verstappen, George Russell (Williams) récupère lui un premier podium en carrière. "Ce n'est pas souvent que l'on est récompensé après un excellent parcours de qualification, mais c'est le cas aujourd'hui", a reconnu le Britannique qui frappe de plus en plus fort à la porte de Mercedes. "Tout d'abord, je veux m'excuser auprès des fans et les remercier d'être restés ici pour nous encourager. Nous étions tous dans le même bateau." Un bateau sans capitaine qui a écorné son image dans l'enfer des Ardennes.

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