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Baseball : le rêve américain de Mathias Lacombe, deuxième français de l'histoire drafté en MLB

Quelques semaines après Victor Wembanyama en NBA, un autre Français a signé dans une ligue majeure américaine, en baseball cette fois.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Mathias Lacombe lors du match France-Bulgarie, à Blagoevgrad en Bulgarie, le 16 juillet 2022. (MAXPPP)

Il pourrait bien écrire l'histoire du sport français d'ici quelques années mais son nom ne résonne pas forcément encore à vos oreilles. Bien loin de l'euphorie créée par le phénomène Victor Wembanyama en NBA, Mathias Lacombe vient tout de même de réaliser un bel exploit. Drafté au 12e tour et en 359e position de la Draft MLB (Major League Baseball, la plus grande ligue de baseball au monde) par les Chicago White Sox, le 11 juillet dernier, le lanceur a officiellement signé son contrat avec la franchise de l'Illinois le 25 juillet. Un parcours du combattant se dresse désormais devant lui, pour espérer un jour faire ses débuts en MLB.

Pour le baseball français, cette Draft revêt un caractère historique, puisqu'il n'est que le deuxième Français formé en métropole à être drafté, après Joris Bert en 2007, par les Los Angeles Dodgers. Au total, il devient le 10e Tricolore à signer avec une franchise professionnelle de MLB mais aucun n'a jamais joué en ligue majeure.

Le joueur, originaire de Pineuilh, raconte son bonheur. "C’était une explosion de joie. J’ai pu partager ça avec mon père, on a regardé ça ensemble à la télé." Passé notamment par le pôle France Baseball de Toulouse, Mathias Lacombe a vécu des montagnes russes émotionnelles. Car il a d'abord refusé une première offre en provenance des Kansas City Royals, insatisfait de la proposition financière.

Une déception qui aurait pu mettre à mal ses ambitions, mais qui s'est avérée judicieuse. "J’espérais être drafté le deuxième jour, mais j’ai eu des propositions qui ne me convenaient pas donc j’ai refusé. J'étais assez déçu." Pour un final aussi heureux qu'inattendu avec l'arrivée des White Sox. "Je ne m’attendais pas du tout à avoir un contrat qui pourrait me plaire le troisième jour."

Le début d'un long parcours pour atteindre la ligue majeure

Pour autant, cela n'aurait pas signifié la fin de l'aventure pour le Français, qui s'était déjà engagé avec l'université Louisiana-Lafayette, et qui aurait pu entamer un cursus universitaire en NCAA, dans “un programme idéal”, aux yeux de Gaétan Alibert, auteur du livre "Une histoire populaire du baseball" et spécialiste de la discipline en France. Un environnement où le plus clair de son temps aurait été dédié à la pratique du baseball et où tout aurait été mis en œuvre pour qu'il soit dans les meilleures conditions. Pas vraiment ce qui l'attend en ligue mineure, où il devra faire ses preuves avant d'intégrer la MLB.

Il entame désormais le plus dur, avec toute l'incertitude contractuelle propre aux ligues américaines. "On peut être échangé ou viré, comme n’importe quel joueur."

Finalement, cette sélection au 12e tour était trompeuse sur son potentiel. Ça permet de mieux comprendre son choix d'aller en ligues mineures plutôt que dans un solide programme de la NCAA D1.

Gaétan Alibert

à Franceinfo: sport

Mais Mathias Lacombe semble jouir d'un certain engouement outre-Atlantique. "À en croire les médias qui ont communiqué sur les avis des scouts des White Sox, on voit qu'ils étaient très enthousiastes sur ses capacités.

Désormais à Phoenix, où il réalise une batterie de tests physiques, il va débuter son aventure MLB. Via les ligues mineures d'abord et pour un petit bout de temps certainement, au sein d'un système américain structuré autour de différentes divisions au niveau progressif. Reste désormais à voir ce que lui réservent les White Sox et dans quelle équipe affiliée ils souhaitent le voir se développer.

Des qualités qui donnent le droit d'espérer

Plus important encore, il a épaté par sa vitesse de bras, essentielle pour un lanceur. "Il arrive à avoir une moyenne de 93/95 mph (miles per hour)." Une vitesse de lancer où pêchent généralement les lanceurs français, alors que les standards MLB sont encore plus élevés. "Ce qu’on attend aujourd’hui d’un lanceur d’une équipe MLB, c'est qu'il lance à 98/100 mph soit environ 160 km/h." Avant tout parce que du lanceur dépend aussi le sort d'une équipe. "C’est une position extrêmement importante et exigeante, on porte le poids de l'équipe sur les épaules. Quand votre lanceur n'est pas bon, ça met l’équipe dans une très grande difficulté."

Mais le spécialiste français ne cache pas que ses chances sont pour l'instant relativement faibles, du fait du nombre colossal de joueurs à essayer de se faire un trou. "Ça va être très compliqué, il y a plus de chances qu’il échoue. Ce qui va jouer c’est sa capacité à faire la différence sur le plan mental ou physique." Pour autant, Gaétan Alibert n'oublie pas de conclure sur une note plus optimiste. "La route est encore longue mais il me semble particulièrement bien armé pour un joueur issu de la formation française, afin d'aller loin sur cette route." Une route qui pourrait le mener à devenir le premier Français à disputer un match en MLB. 

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