NBA : l'article à lire pour tout comprendre de la draft 2023 avec Victor Wembanyama en tête d'affiche
C'est le grand soir pour Victor Wembanyama. La saison de Betclic Elite terminée, le Français s'est envolé pour New York afin de participer au processus de draft NBA, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 juin (à partir de 2 heures), afin de savoir où il évoluera à partir de la saison prochaine. Mais il ne sera pas le seul, puisque des joueurs du monde entier espèrent voir leur nom appelé par le patron de la ligue, Adam Silver, lors de la cérémonie annuelle, qui se déroule cette année au Barclays Center, antre des Brooklyn Nets.
Voici ce qu'il faut savoir pour comprendre cet événement majeur aux Etats-Unis, particulièrement attendu en France cette année, puisque Victor Wembanyama devrait devenir le premier Français de l'histoire appelé en premier.
Quel est le fonctionnement ?
Comme beaucoup de ligues sportives nord-américaines, la NBA est une ligue fermée, ce qui signifie qu'il n'y a qu'une seule division, et donc pas de promotion ou relégation d'une année sur l'autre. Ainsi, afin de maintenir le dynamisme de la ligue et donner une chance aux plus faibles, la NBA a mis en place la draft, située chaque année après la fin des playoffs (la phase finale à séries éliminatoires), qui décernent le titre de champion.
Elle permet aux 30 équipes de sélectionner les meilleurs espoirs du monde entier lors de deux tours où, au total, 60 joueurs seront sélectionnés (58 cette année, car Philadelphie et Chicago ont perdu leurs seconds tours, sanctionnés pour avoir approché des joueurs en dehors de la fenêtre de recrutement autorisée). Toutes les cinq minutes, Adam Silver annonce les choix des clubs, de 1 à 58 en commençant par le premier, avant que de possibles échanges interviennent, envoyant directement le joueur dans une autre équipe que celle qui vient de le choisir.
Afin de donner la priorité aux équipes les moins bien classées lors de la dernière saison régulière, la NBA met en place en amont une loterie, qui permet aux cancres de la ligue d'avoir plus de chances d'obtenir les meilleurs choix. Depuis 2019, les trois formations ayant fini avec le plus mauvais bilan ont chacune 14% de chances d'obtenir le premier choix. La quatrième plus mauvaise équipe a 12,5% de chances, jusqu'à la 14e qui n'en a que 0,5%. Cette année, ce sont donc les San Antonio Spurs, avant-dernier bilan (22 victoires-60 défaites), qui en ont hérité, juste devant les Charlotte Hornets (27-55) et les Portland Trail Blazers (33-49) et ainsi de suite.
Qui est éligible ?
Tout le monde ne peut pas se présenter à la draft NBA. Pour espérer voir son nom énoncé par Adam Silver, il faut être au minimum dans l'année de ses 19 ans, avoir quitté le lycée depuis un an (un an à l'université pour les Américains, dans un club professionnel à l'étranger ou au sein de la ligue mineure de la G-League Ignite) et valider sa candidature 60 jours avant la draft.
Une fois leur cursus universitaire complet, les joueurs américains deviennent automatiquement éligibles à la draft. Les joueurs internationaux deviennent, eux, automatiquement éligibles l'année de leurs 22 ans. S'ils ne s'ont pas draftés cette année-là, ils ne peuvent plus y prétendre et deviennent agents libres (statut d'un joueur libre de tout contrat).
Le nombre d'inscrits cette année culminant à 84 (ils étaient 242 avant les désistements) pour 58 heureux élus, il y aura donc 26 recalés à l'issue de la draft jeudi soir. Au total, 14 Français se présenteront pour la draft 2023. Hormis Victor Wembanyama, son coéquipier à Boulogne-Levallois, Bilal Coulibaly, ainsi que Sidy Cissoko et Rayan Rupert sont ceux qui devraient rejoindre la NBA au premier tour.
Comment sont triés les joueurs ?
Chaque franchise NBA est libre de choisir n'importe quel joueur éligible, mais toutes mettent en place des processus afin de déterminer le meilleur choix possible. Toute l'année, des recruteurs ("scouts") sont envoyés dans les universités américaines et à l'étranger afin d'étudier les joueurs et dégager des profils prometteurs ou intéressants pour les besoins de l'équipe. Viennent ensuite le "draft Combine" et les "workouts", une batterie de tests physiques, médicaux et sportifs afin d'affiner leur choix.
La liste prévisionnelle des joueurs choisis se met au fur et à mesure en place au sein de "mock drafts", qui combinent le niveau actuel, le potentiel et d'autres paramètres, et donnent un indicateur aux équipes au moment de leur choix. Cette année, Victor Wembanyama fut, sans discussions, placé en n°1 tant son potentiel intrigue toutes les franchises NBA.
Quel impact financier ?
Pour les jeunes joueurs, la draft NBA est aussi le moyen le plus rapide de se mettre à l'abri financièrement. En théorie, le contrat "rookie" (joueur de première année) est un contrat de quatre ans avec le choix pour son équipe de le garder ou non à partir de la troisième année, jusqu'à une cinquième en option. Pour les joueurs du premier tour, le jackpot est assuré puisque leur contrat est garanti et indexé sur leur position lors de la cérémonie, avec une marge de négociation à la hausse de 20%.
Pour la classe de draft 2023, Victor Wembanyama aura un salaire assuré de 20,4 millions de dollars pour ses deux prochaines années, qui pourra monter au total à 55 millions s'il va au bout de ses cinq ans avec son équipe. À titre de comparaison, le 14e de la draft touchera 24,6 millions au bout de cinq ans, et le 30e et dernier choix du premier tour, 18 millions.
Pour les joueurs du second tour, l'avenir est beaucoup moins clair puisque le contrat ne sera pas garanti, et dépendra de l'espace restant dans les finances de l'équipe.
Que se passe-t-il si un joueur n'est pas drafté ?
La draft n'est pas la seule porte d'entrée de la NBA pour les déçus ainsi que pour ceux qui ne sont pas éligibles. Ils peuvent, au choix, se représenter l'année suivante si les critères le permettent, ou être simplement signés en contrat par une franchise NBA. Ainsi, plusieurs joueurs non-draftés ont réussi à faire carrière en NBA, des champions NBA Ben Wallace et Udonis Haslem, aux récents finalistes de Miami Max Strus ou Gabe Vincent.
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