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Euroligue : avant Monaco, ces autres clubs français à avoir connu le dernier carré

Qualifiée pour le Final Four mercredi, l'AS Monaco est devenue le quatrième représentant français à se hisser parmi les quatre meilleures équipes d'une saison de C1.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Richard Dacoury avec le CSP Limoges en 1993, Delaney Rudd avec l'Asvel en 1997 et Ken Gardner avec Berck en 1974, trois précédents de clubs français dans le dernier carré d'une Coupe d'Europe de basket (AFP)

Fantastique, exaltant, héroïque. Les qualificatifs ne manquent pas après la qualification de l'AS Monaco, mercredi 10 mai, pour le Final Four de l'Euroligue de basket, après sa victoire (97-86) lors du match 5 décisif face au Maccabi Tel-Aviv. Historique alors cette Roca Team ? Oui, tant la balle orange hexagonale est absente des hautes joutes continentales depuis de nombreuses années. La formation de la Principauté n'est pas pour autant la première à se qualifier dans le dernier carré de la plus prestigieuse compétition européenne. Flashback.

Berck 1974 et 1975, Asvel 1976 : les précurseurs

Avant l'Euroligue, l'élite européenne a connu plusieurs dénominations, et au moins autant de formules. La première, la Coupe d'Europe des clubs champions, avait offert la première belle histoire du basket français. Car c'est bien Berck, station balnéaire du Pas-de-Calais, qui peut se taguer d'être à jamais le premier club français à avoir atteint les demi-finales de la C1. Et ce deux années de suite, en 1974 et 1975, après avoir signé un doublé en championnat de France en 73 et 74. Les Berckois tomberont dans un format de demi-finale aller-retour contre le Real Madrid (67-99, 81-95) puis le géant de la décennie 70, le club italien de Varese (85-86, 79-98), qui seront ensuite vainqueurs de la compétition.

Championne de France en 1975, l'Asvel prend la suite du club de Berck, qui a périclité aussi vite qu'il avait atteint les sommets. La formation villeurbannaise tombera elle aussi en demi-finale, elle aussi contre le Real Madrid (77-113, 101-99).

Limoges 1990 : le premier Final Four

Encore à la limite de l'amateurisme - plusieurs joueurs de Berck avaient d'ailleurs fait grève durant la demi-finale 1974 pour des primes non versées -, la Coupe d'Europe prend ses galons à la fin des années 80. Le système de Final Four, réunissant sur un même week-end les demi-finales et les finales sur un match sec, est introduit à partir de l'exercice 1987-1988. Limoges sera la premier à l'éprouver en 1990. A Saragosse (Espagne), le CSP a le malheur de tomber sur un ogre, le Jugoplastika Split, en demi-finale. Les Limougeauds s'inclinent 101-83 face à une formation lancée au cœur d'un triplé européen, menée par un certain Toni Kukoc. Ils termineront sur le podium, vainqueurs de l'Aris Salonique pour la 3e place.

Limoges 1993 : la gloire éternelle

Trois ans après, Limoges est de retour au Final Four de ce qui se nomme désormais la Ligue des champions. Le CSP est ambitieux avec Bozidar Maljkovic, bourreau de la formation limousine avec Split en 90, sur son banc. Les Limougeauds doivent faire face au Real Madrid et à sa star lituanienne Arvydas Sabonis en demi-finale. Ils s'imposent à l'étouffée (62-52) et deviennent alors la première équipe française finaliste de la plus prestigieuse coupe d'Europe de basket. La finale contre le Benetton Trévise entre dans la légende, avec l'interception de Frédéric Forté dans les mains de la star Kukoc, en passe de rejoindre les Etats-Unis et les Chicago Bulls avec qui il sera trois fois champion NBA, pour sceller la victoire (59-56).

Limoges est le premier (et le seul) club français sur le toit de l'Europe du basket, le première équipe masculine française de sports collectifs à conquérir le plus beau trophée européen, quelques semaines avant la Ligue des champions de l'Olympique de Marseille en football.

Limoges 1995 : la revanche du Real

Installé comme géant du basket tricolore, le CSP continue de grandir mais a buté dans sa quête de doublé dès les quarts de finale en 1994. Le budget augmente encore, pour être en adéquation avec les désirs sportifs. Cette fois, le piège des quarts est évité (2-1 contre Pesaro). Mais Limoges se retrouve encore au Final Four face au revanchard Real Madrid du coach Zeljko Obradovic. L'intense défense du club espagnol fait la différence et le Real s'impose grâce notamment à Arvydas Sabonis (62-49). Démobilisé, Limoges lâche aussi le match pour la 3e place. La fin d'une ère, puisque le coach Bozidar Maljkovic ou encore la star Michael Young vont quitter le club, qui commence à s'enfoncer dans les dettes.

Asvel 1997 : la belle et douloureuse histoire

L'Asvel, qui a déjà connu les batailles européennes de haute volée dans les années 70 et 80, fait petit à petit son retour parmi les cadors. En 1997, elle prend part à l'Euroligue pour la première fois depuis 1982, en n'ayant plus été championne de France depuis 16 saisons. Mené par le génial Américain Delaney Rudd, Villeurbanne déjoue tous les pronostics et se hisse jusqu'en quart de finale. La qualification pour le Final Four passe par une "belle" sous tension dans l'antre de l'Efes Pilsen Istanbul. La liesse de la victoire se transforme en drame quand, obligé de courir pour se protéger et rentrer aux vestiaires, la main de l'international français Jim Bilba traverse une porte vitrée, poignet ouvert et tendons sectionnés.

L'entraîneur de l'Asvel, Gregor Beugnot (en survêtement rouge), transmet ses consignes à ses joueurs à l'entraînement, avant le Final Four de l'Euroligue à Rome, ici le 21 avril 1997 (GERARD JULIEN / AFP)

Sans son intérieur, l'Asvel ne fait pas le poids durant le Final Four, battu sur un écart de sept points en demi-finale par le FC Barcelone comme dans le match pour la 3e place par l'Union Olimpija Ljubjana.

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