Euroligue : le Final Four, "une occasion unique dans une vie" pour Oleksiy Yefimov, directeur général de l'AS Monaco
Un an après s'être incliné en quarts de finale de l'Euroligue, à une petite marche du Final Four, l'AS Monaco tutoie aujoud'hui les sommets de la plus prestigieuse des compétitions européennes de basket. Cette année, l'obstacle des quarts a été passé dans la douleur face au Maccabi Tel-Aviv, et c'est désormais le Final Four qui s'ouvre au club monégasque. En demi-finales, la Roca Team retrouve l'Olympiakos, son bourreau de l'an dernier, vendredi 19 mai à 17 heures, à Kaunas. Une équipe qu'elle a battue deux fois durant la saison régulière, et qu'il faudra de nouveau écarter pour prétendre au graal européen et rejoindre le CSP Limoges, unique club français titré dans la compétition, en 1993. Avant un week-end historique pour son club, le directeur général, Oleksiy Yefimov, a accepté de se livrer à franceinfo: sport.
Franceinfo: sport. Quelles sont vos satisfactions cette saison ?
Oleksiy Yefimov. Ce match 5 et cette qualification pour le Final Four ont montré que nous sommes capables d'être stables sportivement. Si nous nous étions ratés cette saison, les gens auraient dit que l'an passé était un accident, un conte de fée passager. C'est vraiment important que nous ayons réussi. C'est un résultat extraordinaire qui a aussi montré que nous sommes une marque reconnue. L'Euroligue peut tirer profit de Monaco. Je pense que maintenant que la ligue française est représentée au final four, ca va aider à la reconnaissance et à la valeur de la ligue francaise et du basket francais.
Comment avez-vous vécu cette qualification pour le Final Four, la première pour un club français depuis 26 ans ?
Tous les gens impliqués dans ce match 5, jusqu'au président, Monsieur Fedoricsev, étions tous tellement vidés mentalement. C'était si intense... Le lendemain, au lieu d'avoir des émotions, ce qui prédominait, c'était seulement le fait d'être concentré sur la préparation du Final Four. Oui, nous avons fait quelque chose d'unique et d'historique, mais je dirais aussi que nous avons peut-être une occasion unique dans une vie ou dans une carrière, de faire quelque chose d'encore plus grand. C'est le moment de se préparer aux batailles à venir.
Mais peut-on quand même déjà dire que la saison de Monaco est réussie ?
Disons que de ce que j'ai lu dans les médias et de la part des responsables des clubs et des ligues un peu partout, tout le monde pense que nous avons déjà fait quelque chose de remarquable… C'est un accomplissement que, je pense, nous n’arrivons toujours pas à réaliser ce que nous avons accompli, c’est un résultat extraordinaire.
Comment préparez-vous le futur avec l'AS Monaco ? Avez-vous déjà commencé à plancher sur la future campagne ?
Nous avons prévu un plan de développement sur cinq ans qui ne se concentre pas uniquement sur le basket, mais aussi sur les opérations business. Parce que c'est très important de grandir, pas seulement en tant qu'équipe, mais en tant que club et organisation. Parce que nous avons besoin de satisfaire les règles du fair-play financier [l'Euroligue exige que seule la moitié du budget des clubs engagés soit issue des actionnaires]. Nous avons besoin de maximiser nos recettes les jours de matchs ainsi que nos revenus. Dorénavant, nous sommes attractifs pour nos sponsors et nous devons utiliser ce momentum.
Avez-vous déjà commencé à travailler sur l'effectif de la saison prochaine ?
Je dirais que nous avons certaines idées pour maintenir le groupe. Mais ce n'est pas le moment de faire des annonces. Notre stratégie globale sera de rester avec un groupe consistant. Si vous regardez les autres équipes d'Euroligue, la différence principale avec les autres équipes d'un niveau inférieur, c'est que ces équipes ont une certaine continuité dans leur effectif.
Que pensez-vous de l'instauration d'un fair-play financier en Betclic Elite, qui toucherait essentiellement Monaco ?
Cette règle va automatiquement rendre le basket français non attractif pour des sponsors privés. Et si vous voulez créer un projet d'Euroligue sérieux, vous ne pouvez pas le faire avec de l'argent public. Vous avez définitivement besoin d'investisseurs privés.
Votre progression pourrait-elle être mise en péril par ces différentes mesures ou restez-vous sereins face à cette situation ?
Nous allons tout faire pour continuer à mener un projet durable. Je crois aussi sincèrement que toutes les parties prenantes de l'écosystème du basketball français sauront se montrer sages et n'approuveront pas des décisions qui pourraient mettre à mal le développement du basket français.
Lorsque vous regardez en arrière, quel regard portez-vous sur ces dernières années ?
Si quelqu'un me racontait cette épopée depuis la Nationale 1 jusqu'au Final Four de l'Euroligue en 10 ans, je dirais que ça semble tout simplement impossible. C'est en quelque sorte miraculeux. Ce n'est pas que moi, c'est aussi le travail de Sergey Dyadechko [président de 2015 à 2022], d'Aleksej Fedoricsev, et de tous les gens qui ont travaillé pour bâtir ce projet. Nous sommes aussi reconnaissants de la possibilité d'avoir pu développer un tel projet à Monaco avec l'aide de la principauté et du gouvernement de Monaco.
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