NBA : la folie Wembanyama, l'imbroglio Fournier, le taulier Gobert... La saison des Français en quatre questions
La saison NBA revient à partir du 24 octobre, et elle aura, cette année, une saveur toute particulière. Pour la première fois de l'histoire, un Français a été choisi en premier lors de la dernière draft : Victor Wembanyama. Les prestations de l'intérieur tricolore aux San Antonio Spurs seront scrutées de près, mais il y aura également 13 autres Français présents sur les parquets, entre les cadres Rudy Gobert et Nicolas Batum, l'épineux dossier Evan Fournier et beaucoup de jeunes. Voici quatre questions avant le lancement de la cuvée 2023-2024.
Quelle saison pour Victor Wembanyama ?
Un phénomène, un "alien" selon LeBron James. Victor Wembanyama, avec son alliance taille-mobilité-technique jamais vue, fait saliver toute la NBA depuis plus d'un an. Choisi en juin par les San Antonio Spurs, le Francilien de 19 ans (2,23 m) aura la charge de faire remonter progressivement la pente à la franchise texane, avant-dernière de la saison écoulée. "C'est une ligue difficile. Beaucoup de joueurs ont essayé d'être champions sans y parvenir. Je vais essayer d'apprendre le plus vite possible parce que je veux remporter la bague de champion", a souhaité l'international tricolore (4 sélections).
Le Français semble déjà acclimaté au Texas, et assure avoir pris "5-7 kilos" pendant l'été afin que son corps, encore très longiligne, absorbe mieux les contacts. Sa présaison n'a fait qu'accentuer l'impatience de le voir démarrer. "On dirait moi l’autre jour avec mon fils de cinq ans. Sa manière de dunker. Il ne saute même pas ! Tout le battage médiatique et le reste, on dirait que c’est bien réel", a soufflé, admiratif, le coach du Miami Heat Erik Spoelstra, à qui Wembanyama a passé 23 points en 23 minutes le 14 octobre. Une grosse quinzaine de points par match, remporter le trophée de Rookie de l'année et rapprocher les Spurs d'une qualification en playoffs serait déjà une première saison réussie pour "Wemby".
Evan Fournier peut-il s'en sortir à New York ?
C'est le cas le plus épineux du contingent français. Auteur d'une bonne saison en 2021-2022 pour son arrivée aux New York Knicks, Evan Fournier a connu la pire de sa carrière l'année dernière (6,1 pts de moyenne). Bloqué sur le banc volontairement par son coach Tom Thibodeau, adepte d'une rotation (très) courte, Fournier est passé de 80 matchs joués l'année précédente, à 27.
Et il paraît difficile de le voir remonter la pente dans la Grosse Pomme si Tom Thibodeau se tient à ses principes, comme il l'a rappelé il y deux semaines. "On veut que les jeunes apportent de l’énergie. Les plus âgés, que ce soit ta première, ta cinquième ou ta 15e année dans la ligue, tu ne peux griller aucune étape. C’est le challenge pour les vétérans, ne pas se lasser du processus", avait averti le coach.
La perspective d'un échange serait la meilleure solution, mais son âge (30 ans) et son salaire (plus de 18 millions de dollars par an) freinent sans doute beaucoup d'équipes, notamment les candidats au titre qui pourraient être intéressés par son profil de shooteur, mais qui sont déjà bien garnis en termes de salaire (Milwaukee, Miami ou Denver).
S'il ne ne compte pas aller frontalement contre sa direction, Fournier peut compter sur un VRP de luxe, Rudy Gobert, pour plaider sa cause. "Je pense qu’il peut contribuer et aider beaucoup d’équipes. Je crois que tout le monde le sait. Je sais qu’il aura à nouveau l’occasion de jouer et que tout le monde comprendra qu’il peut aider et gagner. Et le faire à un haut niveau et tous les soirs. [...] Et si ce n’est pas (à New York), ce sera ailleurs. S’ils ne l’apprécient pas à sa juste valeur, je sais que beaucoup d’autres équipes miseraient sur lui", a rappelé le pivot des Wolves dans le New York Post le 15 octobre.
Qu'attendre des tauliers Rudy Gobert et Nicolas Batum ?
Rudy Gobert va entamer sa deuxième saison avec Minnesota. Son acclimatation a laissé un sentiment mitigé, et son association avec un autre intérieur star, Karl-Anthony Towns, n'a pas encore prouvé qu'elle pourrait marcher. "Rudy et moi avions besoin de plus de temps. Il est évident que ma blessure n’a pas aidé, donc ce sera bien d’être sur le terrain avec lui, d’être en bonne santé et de se mettre au travail", a indiqué Towns fin septembre. Cette saison aura donc valeur de test pour lui et pour les Timberwolves, qui n'ont plus passé un tour de playoffs depuis 20 ans.
A bientôt 35 ans, Nicolas Batum est lui proche de la sortie. Il a déjà annoncé raccrocher définitivement avec la sélection après les JO de Paris 2024, mais quid de son avenir en NBA ? Joueur de liant par excellence, adoubé par tous ses coéquipiers, Batum, sous contrat avec les Los Angeles Clippers jusqu'à la fin de la saison, tentera une nouvelle fois de mettre de l'huile dans les rouages d'une équipe dont les stars sont très fragiles (Kawhi Leonard, Paul George). Partir sur un premier titre, pour lui et pour son club, a de quoi lui donner la motivation ultime pour cette saison.
Hayes, Ntilikina, Malédon : leur place en NBA est-elle en danger ?
Ce sont les trois joueurs qui étaient amenés à reprendre le flambeau des meneurs français en NBA après la retraite de Tony Parker. Mais ni Frank Ntilikina (25 ans), qui va entamer sa septième saison en intégrant le collectif de Charlotte, ni Killian Hayes et Théo Malédon (22 ans), qui vont débuter leur quatrième, n'ont encore réussi à obtenir un rôle majeur et durable en NBA.
Frank Ntilikina, dont le potentiel défensif est avéré, n'a jamais franchi le cap offensivement (4,8 points de moyenne). Killian Hayes (10,3 points à 37,7% de réussite) n'a pas su faire fructifier totalement son temps de jeu supplémentaire aux Detroit Pistons à la suite de la blessure de Cade Cunningham l'année dernière. Enfin, Théo Malédon avait montré de belles choses dans sa saison rookie à Oklahoma City, mais il est depuis rentré dans le rang, avant d'être envoyé à Houston pour y jouer un seul match puis de signer à Charlotte.
Cette saison s'apparente pour les trois joueurs comme l'une des dernières opportunités d'avoir un rôle dans une équipe NBA, où la concurrence augmente chaque année. Frank Ntilikina, présenté comme le "meilleur défenseur" des Hornets par son coach dimanche 15 octobre [en anglais], a un coup à jouer dans une équipe faible défensivement, mais il s'est malheureusement déjà blessé au tibia gauche en présaison et sera réévalué dans un mois.
A Detroit, Killian Hayes est lui dans une situation plus compliquée : très maladroit la saison dernière, il va devoir s'affirmer face au retour de Cade Cunningham et au prometteur Jaden Ivey sur son poste. Sans oublier un autre jeune Tricolore, Malcolm Cazalon, non-sélectionné lors la draft mais recruté début juillet par les Pistons.
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