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NBA : "Victor Wembanyama est l'un des hommes de 19 ans les plus matures que j'aie vus", confie Gregg Popovich, l'entraîneur des San Antonio Spurs

Après les quatre premiers matchs de la saison, celui qui entraîne les Spurs depuis 1996 a pris le temps d'évoquer les premiers pas et l'adaptation de Victor Wembanyama aux Etats-Unis.
France Télévisions - Rédaction Sport
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Gregg Popovich lors d'une conférence de presse le 2 octobre, à San Antonio, au Texas. (AFP)

Un diamant brut, ça se polit. C'est, peu ou prou, le discours qu'a tenu Gregg Popovich à l'occasion d'une visioconference avec la presse européenne, mercredi 1er novembre, à propos de Victor Wembanyama. Après quatre matchs cette saison (2 victoires, 2 défaites et déjà des promesses), le légendaire entraîneur des San Antonio Spurs a demandé du temps pour développer le prodige français, et refusé d'endosser le costume de favoris pour cette saison qui vient à peine de débuter. Tout en ayant une pensée pour les victimes de la guerre entre le Hamas et Israël.

Coach, vous avez côtoyé beaucoup de superstars depuis 1996 à San Antonio. Victor Wembanyama a tout pour en devenir une, mais qu'est-ce qui fait la différence entre un joueur talentueux et une superstar ?

Gregg Popovich : Beaucoup de gens ont du talent en NBA, mais ceux qui deviennent des superstars ont quelque chose que les autres n’ont pas : cela se passe entre les oreilles, dans leur tête. Il faut une personnalité, croire en soi-même et ne pas aimer décevoir. Ces joueurs font de l'excellence un fondamental, pour être performant jour après jour, année après année. Ils recherchent tout le temps l'excellence. C'est ce qui rend spécial, fait de vous un joueur unique. On ne trouve pas ça chez tout le monde.

Quand Victor vous a rejoint, quel genre de jeune homme avez-vous découvert ?

C'est un garçon qui faisait déjà du très bon travail. Honnêtement, c'est l'un des hommes de 19 ans les plus matures que j'aie vus de ma vie. Victor a une personnalité incroyable, et un vrai regard sur le monde. Il comprend qui il est, et se sent bien avec ça. Il est conscient de l’engouement autour de lui, ici à San Antonio, mais aussi partout où il se déplace. Il sait aussi qu’il a du travail à faire. Le talent est le talent mais il sait qu'il doit travailler pour trouver son jeu. Ce qui n'est pas un problème, parce qu'il est très discipliné. Il sait ce qu'il doit améliorer. On est tous ensemble dans cette aventure maintenant, et Victor comprend comment ça marche. 

C’est un jeune homme très spécial en plus de son talent. Il comprend les relations, il respecte les coéquipiers, il est facile à coacher et à vivre.

Gregg Popovich, entraîneur de San Antonio

en visioconférence

Vers quoi doit évoluer son jeu, selon vous ?

Pour le moment on est dans une phase d’observation, en réalité. On ne sait pas encore ce que sera le jeu de Victor. C’est plus sage de le regarder jouer, de voir dans quels domaines il se sent bien et là où il est le plus efficace : sur l’aile, dans les transitions... On doit le regarder pendant un moment pour voir quelle zone lui convient le mieux. On lui donne la liberté de prendre les trois points. Il n'y a qu'en défense où l'on passe du temps pour le moment pour qu’il sache ce qu’on demande, pour lui apprendre ce que c’est que de défendre en NBA.

Cette année, la compétition semble particulièrement intense. Certains parlent de vous comme de favoris, vous êtes d'accord ?

Non. D’abord, la compétition a toujours été au top niveau dans notre ligue avec beaucoup de grandes équipes qui réunissent les plus grands joueurs du monde entier. Ensuite, parler des Spurs en finale de la NBA, c'est prématuré. Je comprends que les gens en parlent, mais c'est encore un peu tôt pour dire cela. 

Pour finir, la NBA a peu parlé du conflit entre le Hamas et Israël, comparé à la guerre en Ukraine ou à d'autres sujets comme le racisme. Vous suivez ce qu'il se passe à Gaza ?

Évidemment. C’est bien plus important que du basket, toute personne avec un cerveau et un cœur le sait. Qu'on parle de victime palestinienne ou israélienne, c'est tragique, cruel. En parler, c’est important, si on ne le fait pas, personne n’y prête attention. Plus on en parle, mieux c’est. Tous nos coeurs meurent quand on voit les horreurs que le Hamas a commises. Et nous ressentons la même chose quand on voit les bombes tomber, tuant enfants et civils en Palestine. J’espère juste qu’on va trouver du leadership, d’une façon ou d’une autre, que des gens s’assoient pour régler ce problème qui dure depuis des décennies. Cela doit s'arrêter.

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