UFC : Ciryl Gane, la figure du MMA français en vedette à Bercy
Après sa défaite au championnat du monde poids lourds en janvier contre Francis Ngannou, le combattant de 32 ans est la tête d’affiche du premier événement de l’Ultimate Fighting Championship en France, samedi.
"Je n'ai pas plus de pression que ça, mais un sentiment que je sens différent en moi, c'est la joie. Je suis vraiment content, j'ai hâte d'être samedi pour voir l'ambiance que ça va être". Avant son combat contre l’Australien Tai Tuivasa, Ciryl Gane affiche sa décontraction au micro de l'AFP. Il sait qu’il pourra compter sur le soutien de son public, samedi 3 septembre, à l’Accor Arena de Paris.
Pour la première fois depuis la légalisation des arts martiaux mixtes dans le pays en 2020, l’UFC pose ses valises sur le sol français. Qui de mieux alors que le visage emblématique du MMA tricolore pour assurer la tête d’affiche de l’événement. Si quatre de ses compatriotes (Nassourdine Imavov, Benoît Saint-Denis, Farès Ziam et William Gomis) se présentent dans la cage lors de la soirée, le plus attendu sera bien Ciryl Gane.
Une percée sur le tard
Il y a huit ans, difficile de trouver des personnes qui auraient misé sur lui pour jouer les premiers rôles. Avant ses 24 ans, le natif de la Roche-sur-Yon n’était pas encore le plus assidu des salles de combat. Dans sa jeunesse, Ciryl Gane a touché un peu à tous les sports, sans jamais saisir les opportunités de professionnalisation qui se présentaient pourtant à lui. "A chaque fois que je commençais un nouveau sport, j'avais des facilités, racontait-t-il à franceinfo: sport en 2020. A 16 ans, on m'appelle dès ma première année de basket pour intégrer des centres de formation, mais je n'étais pas prêt à quitter ma famille, mes potes. J'ai aussi été appelé pour des détections en foot pour des équipes départementales, régionales… Mais je n'y suis pas allé parce que je n'en avais rien à faire".
Arrivé à Paris pour ses études, il travaille les week-ends et doit abandonner les sports collectifs. "Un ami de ma promo de BTS faisait de la boxe thaï. Il m'a dit de venir essayer et c'est comme ça que j'ai commencé", raconte-t-il. Il se lance donc dans les sports de combat en 2015 et progresse vite. Du haut de son mètre 95, celui que l’on surnomme "Bon Gamin", pour son caractère, remporte ses 13 premiers combats et rafle même un titre de champion de France en 2017. Mais la boxe thaï ne lui apporte pas assez de garanties financières.
La bonne étoile Fernand Lopez
La carrière de Ciryl Gane bascule à cette époque, lorsque le destin place sur sa route un certain Fernand Lopez, précurseur du MMA en France et entraîneur de référence dans la discipline. "Je cherchais un club un peu plus proche de chez moi et je suis tombé sur la salle de Fernand Lopez", explique le colosse.
Recruté comme sparring-partner par le coach camerounais, le futur champion des poids lourds du TKO MMA (une autre organisation que l'UFC) se fait directement remarquer. "Vu qu'il avait des capacités énormes, j'ai été assez cash en disant: 'Je pense que tu peux être champion du monde en MMA. Tu es du matériel de champion et c'est un gâchis de continuer la boxe thaï'", se souvient Lopez. A juste titre. En moins de trois ans et demi, le Français s’est fait une place parmi les meilleurs de l'UFC. Il compte un solide bilan depuis ses débuts chez les pros : dix victoires pour une défaite.
Viser encore plus haut
Huit mois après son unique défaite contre le Camerounais Francis Ngannou, le 23 janvier dernier, lors d’un combat pour la ceinture mondiale poids lourds, Gane veut briller samedi pour poursuivre son ascension. Même si son adversaire compte bien jouer les trouble-fête à Bercy.
'Stone Cold' approved the technique by @bambamtuivasa #UFC269
— ESPN MMA (@espnmma) December 12, 2021
(via @steveaustinBSR h/t @arielhelwani) pic.twitter.com/ESnT2GbxmZ
Troisième au classement mondial poids lourds de l’UFC, Tai Tuivasa compte 14 victoires, dont une jolie ribambelle de 13 KO, pour seulement trois défaites et reste sur cinq succès de rang. Un opposant de taille pour le Français. "Tout le monde sait que Ciryl est un grand athlète, qu’il est très rapide et que c'est l'un des combattants qui esquivent le mieux mais je suis à mon meilleur quand je suis dans la cage, a justement rappelé en conférence de presse celui qui a pris pour habitude de célébrer ses succès en buvant une bière dans une chaussure. J'entends beaucoup dire que je devrais me méfier de lui mais je pense que Ciryl devrait aussi se méfier de moi." Au "Bon Gamin" de faire le nécessaire pour s’imposer et marquer les esprits.
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