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Championnats européens 2022 : les clés de la réussite du relais mixte français en triathlon, machine à gagner tricolore

Après les courses individuelles qui ont rapporté pas moins de quatre médailles aux Français, place au relais mixte dimanche. L'épreuve réussit particulièrement bien à la délégation tricolore.

Article rédigé par Louise Gerber, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Les membres du relais mixte français de triathlon se félicitent après avoir obtenu la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, le 31 juillet 2021. (MAXPPP)

Les Championnats européens de triathlon touchent à leur fin. Les Français, après avoir déjà décroché quatre des six médailles continentales (le bronze d'Emma Lombardi et un triplé historique chez les hommes) participent, dimanche 14 août, au relais mixte à Munich. Une course où ils sont attendus tant ils brillent au niveau international. 

Depuis la naissance de la discipline, en 2009, la délégation française a en effet remporté sept médailles mondiales, dont cinq en or. Elle compte également une médaille de bronze aux Jeux olympiques. Autant dire que les Français partent avec la pancarte de favoris en Bavière, ce qui ne fait pas peur à Dorian Coninx, champion d'Europe l'année passée et troisième samedi : "On a l'habitude d'avoir cette étiquette, et jusqu'à présent, on a réussi à gérer ce statut."

Une "addition de performances individuelles"

Les capacités individuelles de tous les relayeurs expliquent en partie cette réussite. "Le relais, ce n'est ni plus ni moins que l'addition de quatre performances individuelles", résume Benjamin Maze, DTN de la Fédération française de triathlon (FFTRI). Depuis le début de la saison, les Français présents à Munich sont au rendez-vous. Trois d'entre eux ont fait au moins un podium (Cassandre Beaugrand s'est même imposée sur une course). "On a une grosse densité qui nous permet d'avoir une équipe qui vise le titre à chaque fois."

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Autre facteur de réussite : l'accent mis sur le relais dans l'Hexagone. "C'est une course avec un registre de vitesse assez élevé, l'effort ne dure que 20 minutes, les triathlètes doivent pouvoir être puissants. On a mis la priorité assez tôt sur cette épreuve en France", qui bénéficie d'un circuit national où les courses courtes sont nombreuses.

Depuis 2009, le modèle et la philosophie de performance au sein de la fédération reposent sur la capacité des Tricolores à sortir de l'eau en tête. "On fait en sorte que les triathlètes soient constamment projetés sur l'avant de la course et puissent rester offensifs à vélo et en course à pied, détaille le DTN. Quand on est devant, c'est plus simple à gérer dans la tête. Selon nous, il vaut mieux être chasseur que chassé."

Se donner pour les autres 

Benjamin Maze décrit le relais comme "un format extrêmement ludique". Son aspect collectif constitue un "petit sel supplémentaire" pour les triathlètes. C'est en tout cas comme ça que le perçoit Dorian Coninx : "J'aime beaucoup le relais. Ça change l'approche d'une course, et surtout, courir pour une équipe est quelque chose qui me correspond bien. Je n'ai pas envie de décevoir le groupe, cela me donne une motivation supplémentaire". Pour le triathlète de 28 ans, "clairement, l'union fait force. C'est d'autant plus vrai qu'avec l'ensemble de l'équipe de France, on forme un groupe soudé, on s'entraîne régulièrement ensemble, on se connaît bien, depuis longtemps."

Le quadruple champion du monde de l'épreuve considère également le relais comme un beau challenge individuel. "Rien n'est acquis, il faut s'entraîner dur pour parvenir à courir cette épreuve, car la concurrence est rude", glisse Dorian Coninx, membre de l'équipe médaillée de bronze à Tokyo.

"Le fait de nous battre pour arriver sur le relais, c'est sûr que cela nous donne une motivation supplémentaire pour réussir, le jour J."

Dorian Coninx, triathlète français

à franceinfo:sport

"Dès qu'on fait partie de cette équipe, on sait qu'on peut aller chercher un titre mondial", souligne Benjamin Maze. Ce dernier affirme ne pas faire sa sélection "en fonction des résultats secs des courses individuelles".

Si des questions stratégiques et les registres de vitesse des athlètes sont pris en compte, le "facteur clé de la sélection est la gestion de la stabilité émotionnelle sur la course", précise le DTN, bien conscient de faire des déçus au moment d'annoncer la composition du relais aux athlètes. "Le troisième triathlète, homme comme femme, serait sélectionné dans n'importe quelle autre équipe."

Munich, une répétition avant Paris 2024

Régulièrement sur la première marche du podium, les Français sont arrivés à Munich avec de grandes ambitions, d'autant plus que le relais "se déroule aux mêmes dates que les JO dans deux ans", explique Benjamin Maze. Le DTN voit ainsi la course de Munich comme une répétition générale pour celle de Paris.

"On a envie que tout le monde gagne de l'expérience pour les Jeux. On prend donc chaque course comme une opportunité supplémentaire pour les athlètes", conclut le DTN. Du reste, les relais au format olympique sont peu nombreux d'ici l'été 2024 : seulement quatre cette saison et quatre l'année prochaine.

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