Critérium du Dauphiné : test grandeur nature pour Vingegaard et Gaudu, parcours… Ce qu'il faut savoir de la 75e édition
C'est l'un des grands rendez-vous cyclistes dans l'Hexagone après Paris-Nice ou Paris-Roubaix, et avant le Tour de France. Le Critérium du Dauphiné débute dimanche 4 juin autour de Chambon-sur-Lac pour une semaine de grand spectacle jusqu'à Grenoble. Cette 75e édition est très attendue comme tous les ans, à quatre semaines du départ de la Grande Boucle. Avec une liste de départ prestigieuse et un programme copieux, le Dauphiné devrait offrir quelques enseignements.
Vingegaard dans la peau du favori
Tenant du titre sur le Tour de France, Jonas Vingegaard s'attaque au Dauphiné pour tenter de dompter l'épreuve pour la première fois. Le Danois avait terminé deuxième en 2022 pour sa deuxième participation, seulement devancé par son leader Primoz Roglic au général. Cette place de dauphin, avec une victoire lors de la dernière étape, l'avait mis dans les conditions de forme idéale avant d'aborder juillet et de suppléer le Slovène, contraint à l'abandon, sur la Grande Boucle. Cette fois, Vingegaard aura la Jumbo-Visma à son service et figurera comme principal favori.
Plutôt discret depuis le début de saison, le coureur de 26 ans se montre sélectif avec seulement trois épreuves disputées, pour deux victoires, sur le Gran Camiño, et le Tour du Pays basque. Reste Paris-Nice, sur lequel il s'est montré plus en retrait, dominé par Tadej Pogacar et David Gaudu.
David Gaudu en prétendant, Julian Alaphilippe attendu au tournant
Si Pogacar est encore convalescent de sa blessure survenue sur Liège-Bastogne-Liège, le Français, lui, fait partie des principaux outsiders, et aura sans doute à cœur de laisser son empreinte. Très performant en début de saison, il s'est montré plus à la peine durant les classiques flandriennes et n'a plus couru depuis fin avril pour mieux aborder la préparation du Tour de France. Le Dauphiné sera l'occasion de montrer qu'il est bien le patron de la Groupama-FDJ, alors que la formation de Marc Madiot hésite à aligner Thibaut Pinot sur la Grande Boucle, après son Tour d'Italie réussi.
Autre grand nom tricolore du peloton, Julian Alaphilippe (Soudal – Quick-Step) revient à la compétition après un premier tiers de saison frustrant. Pour le double champion du monde, cette semaine de course aura des airs de juge de paix en vue du Tour. Le contingent français pourra aussi compter sur Guillaume Martin (Cofidis), Nans Peters (AG2R-Citroën) ou Christophe Laporte (Jumbo-Visma).
Nouvelle répétition idéale du Tour
Le Dauphiné s'est forgé une solide réputation comme l'un des passages privilégiés des ambitieux de juillet. Le palmarès en dit long sur l'importance de l'épreuve avec des anciens vainqueurs comme Primoz Roglic, Geraint Thomas ou encore Chris Froome. Cet opus 2023 ne déroge pas à la règle avec un plateau très relevé. Outre Vingegaard, les cadors sont légion. À commencer par le vainqueur du Tour 2019 Egan Bernal (Ineos Grenadiers), de retour sur les routes françaises pour la première fois depuis son grave accident l'an passé.
Mikel Landa (Bahrain-Victorious), Jai Hindley (Bora-Hansgrohe), Ben O'Connor (AG2R-Citroën), Richard Carapaz (EF Education-EasyPost), Enric Mas (Movistar), Adam Yates (UAE Team Emirates), Dan Felipe Martinez (Ineos Grenadiers)… Autant de candidats au Top 10 du Tour présents au départ. Ce Dauphiné permettra aussi de (re)découvrir quelques grands espoirs du cyclisme comme Tobias Halland Johannessen (Uno-X), Ethan Hayter (Ineos Grenadiers) ou Mauri Vansevenant (Soudal-Quick-Step).
Un terrain de jeu pour mettre en jambes les grimpeurs
Autre bonne raison de voir en ce Dauphiné un avant-goût du Tour, le parcours s'annonce sans répit, ni vraie étape de plat. Les trois premières étapes vallonnées ne devraient pas poser de problèmes aux favoris. Le contre-la-montre de la quatrième étape entre Cours et Belmont-de-la-Loire (31km) donnera les premières indications sur les états de forme. D'autant que la suite ne sera pas plus clémente. Les deux dernières étapes de haute montagne verront les coureurs affronter des profils dignes d'un grand Tour. Les cols de la Madeleine (25 km à 6,2%), du Mollard (18,5 km à 5,8%) et une arrivée au sommet la Croix-de-Fer (13,1 km à 6,2%) sont au programme samedi, avant le clou du spectacle le dimanche. Six ascensions sont répertoriées dont le col hors catégorie du Granier (9,6 km à 8,6%) et le mur final infernal (1,8 km à 14,2%) menant à la Bastille, qui surplombe Grenoble.
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