Cet article date de plus d'un an.

Cyclisme : confrontés à "une recherche de suspense", les sprinteurs sont forcés de se réinventer

Si l’arrivée de la 2e étape du Paris-Nice est dédiée aux sprinteurs, ces derniers n’ont plus le vent en poupe et sont en passe de devenir une espèce en voie de disparition.
Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Nick Schultz et Magnus Cort Nielsen lors d'un sprint, pendant le Tour de France le 12 juillet 2022. (DAVID PINTENS / BELGA MAG)

Le printemps approche et les courses cyclistes font leur retour sur le devant de la scène, notamment Paris-Nice, la Course au Soleil et son plateau somptueux cette année, emmenée depuis lundi par les deux derniers vainqueurs du Tour de France Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar.

>> Paris-Nice 2023 : un chrono par équipes, deux arrivées au sommet et le col d'Eze pour finir.... Découvrez le parcours de la 90e édition

Mais c'est bien au sprint que devrait se jouer la deuxième étape de 164 kilomètres, lundi 6 février en fin d'après-midi, entre Bazainville et Fontainebleau. Ce parcours doit permettre l'une des rares arrivées de la course dédiées aux sprinteurs, une espèce en voie de disparition.

En cause, les aménagements urbains

Les "grosses cuisses", comme on les appelait dans les années 90-2000 avec Mario Cippollini ou Djamolidine Abdoujaparov, n'ont plus le vent en poupe. En cause : les aménagements urbains qui freinent les longues lignes droites pour disputer des sprints massifs. Mais aussi et surtout une volonté des organisateurs, explique Marc Madiot, le manageur de la Groupama-Fdj. "Il y a une attente et une recherche de suspense : les organisateurs, et encore plus les télévisions, ne veulent plus d'étapes avec trop de sprints", estime-t-il.

"L'âge d'or des étapes stéréotypées est à mon avis un concept qui entre dans le passé."

Marc Madiot

à franceinfo

Et on en a eu l'illustration pas plus tard qu'hier avec une côte et une bosse dans les vingt derniers kilomètres, qui ont permis aux favoris de s'en donner à cœur joie mais qui forcent les sprinteurs à se réinventer. Plus question pour Arnaud Démare d'attendre les 500 derniers mètres, emmené comme sur des rails par ses coéquipiers, pour jouer la gagne : "Depuis le mois de juillet de l'année dernière, je me projette dans ce scénario et ça va me redonner de la liberté dans mon instinct."

Le sprinteur se prépare désormais comme un grimpeur en montagne pour s'adapter. Le Picard espère bien que cela va porter ses fruits lundi, pour la 92e victoire de sa carrière.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.