Cyclo-cross : Mathieu van der Poel décroche le titre de champion du monde au terme d'un nouveau duel d'anthologie avec Wout van Aert
Cela fait partie de ces classiques qu'on ne se lasse pas de relire. On a beau connaître la fin, on n'en souhaiterait pas une autre. Un championnat du monde de cyclo-cross c'est un duel van Aert-van der Poel et rien d'autre. Mais quel duel. Apre, impitoyable, homérique. Pour leur 138e affrontement dans la boue chez les pros, c'est le Néerlandais qui s'est révélé le plus fort en décrochant, dimanche 5 février, un cinquième titre de champion du monde. Mais, encore une fois, ce fut au prix d'un bras de fer dantesque avec son double. La Belgique se consolera, quelque peu, avec le bronze d'Eli Iserbyt.
Pourquoi attendre le dernier tour pour offrir au public ce qu'il veut voir ? C'est peut-être ce que s'est dit Mathieu van der Poel qui n'a pas attendu plus de quelques secondes après le départ pour placer une attaque monstrueuse qui a éparpillé tout le peloton d'entrée. Tout le peloton ? Non, bien sûr. Un coureur avait réussi à prendre la roue ailée du Batave. Un coureur belge, trop bien connu de van der Poel.
Impavide, Wout van Aert n'a pas bronché. Il s'est calé sur le porte bagages de son rival et fait tourner les cuisses. Comme un forcené. Très vite, il n'y a plus eu que ces deux hommes en piste. Fidèle à son tempérament de feu, MVDP ne s'est pas retourné une seule fois au cours de 10 premières minutes où il a assuré seul le tempo. Bravache, il a même tenté quelques nouvelles pétarades, généralement au passage des planches où il est généralement plus à l'aise, pour tester le Belge mais ce dernier n'a pas moufté.
Van der Poel, la science de l'attaque parfaite
Ni le vent de face, ni le soutien brûlant du public néerlandais qui n'avait d'yeux que pour son protégé, ni un tracé dessiné par Adri van der Poel, le père de Mathieu, n'ont semblé ébranler la machine de la Jumbo-Visma. Sur la foi de ses 6 victoires à 4 dans les duels directs qui l'ont opposé à son adversaire cet hiver, il savait qu'il possédait un léger avantage psychologique.
Mais, dans le dernier tour, la psychologie n'a pas pesé lourd quand il s'est agi simplement d'appuyer de toutes ses forces sur les pédales. Alors que tout le monde l'attendait sur les planches, Mathieu van der Poel a retardé au maximum l'attaque attendue pour la porter dans les derniers mètres, en surprenant van Aert dans l'emballage final. Pour une cinquième couronne mondiale. Sûrement l'une des plus belles.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.