Giro 2022 : favoris, Français à suivre, scanner du tracé... Ce qu'il faut savoir avant la 105e édition du Tour d'Italie
Le départ de la course est donné vendredi depuis Budapest, en Hongrie. La première étape, longue de 195 km, emmène les coureurs en direction de Visegrad.
Place au premier grand tour de la saison. Deux mois avant la Grande Boucle et trois avant la Vuelta, le Giro s'est élancé vendredi 6 mai de Budapest. Qui succédera à Egan Bernal, couronné en 2021 ? Plusieurs Français auront leur mot à dire, dont Romain Bardet et Guillaume Martin, mais il faudra survivre à un tracé très montagneux, propice aux défaillances. Franceinfo: sport vous résume ce qu'il faut savoir sur la 105e édition du Tour d'Italie.
La Hongrie en apéritif
Elle devait être le point de départ de l'édition 2020, mais l'épidémie de Covid-19 en a décidé autrement. Le Tour d'Italie s'est élancé de Hongrie où le peloton passera trois jours à s'écharper. La première étape entre Budapest et Visegrad, longue de 195 km et promis aux puncheurs, n'a pas offert de surprise puisque c'est l'un des grands favoris, Mathieu van der Poel, qui a levé les bras.
La deuxième étape consistera en un contre-la-montre court (9,2 km), avec une légère bosse sur la fin du parcours pour rejoindre le château sur la colline de Buda. Le profil du troisième acte est plus classique. En dépit de quelques ascensions, dont une côte de quatrième catégorie à 13 km de l'arrivée (1,5 km à 3,1%), l'arrivée semble promise aux sprinteurs. Après une journée de repos, les coureurs rallieront la Sicile pour la suite du Giro.
Etna, Blockhaus, et Passo Pordoi, les points chauds
Le tracé italien de ce 105e Tour d'Italie promet une bataille féroce entre grimpeurs. Les deux premiers points clés seront la quatrième étape, dont l'arrivée sera jugée sur les pentes de l'Etna (22,9 km à 6%), et l'étape 9, avec un enchaînement de deux ascensions difficiles : le Passo Lanciano (10,5 km à 7,4%) puis le Blockhaus (13,7 km à 8,5%). Ces deux premières arrivées en altitude vont donner une tendance, avant que les choses ne se corsent lors des deuxième et troisième semaines.
L'enchaînement des étapes 15, 16 et 17 risque ainsi de faire le ménage dans la concurrence. Les coureurs devront franchir sept cols de première catégorie en trois jours, dont le mythique Mortirolo (12,8 km à 7,5%), au milieu de la 16e étape. Les étapes 19 et 20 (avec un passage à 2 239 mètres d'altitude au sommet du Passo Pordoi), voire le contre-la-montre final à Vérone, se chargeront d'affiner les écarts au classement général.
Les favoris : vers un duel Richard Carapaz-Simon Yates ?
Sans Primoz Roglic, Tadej Pogacar ou encore Egan Bernal, la course au maillot rose est particulièrement ouverte grâce à l'embouteillage des ambitions sur le Tour de France. Sur la ligne de départ, ils sont trois à avoir déjà remporté le Giro : Tom Dumoulin (2017), Vincenzo Nibali (2013, 2016) et surtout Richard Carapaz (2019).
L'Equatorien, champion olympique à Tokyo et troisième du dernier Tour de France, pourra compter sur un collectif expérimenté. Quatre des sept coéquipiers qui ont porté Bernal à la victoire l'an passé ont été à nouveau sélectionnés par Ineos (Castroviejo, Narvaez, Puccio, Sivakov). Sur un tracé taillé pour les grimpeurs, avec seulement 26 km de contre-la-montre, il est clairement l'un des deux favoris avec Simon Yates.
Le Britannique a l'occasion de donner une autre tournure à son histoire compliquée avec le Giro. Depuis sa défaillance terrible à deux jours de la fin de l'édition 2018, avec le maillot rose sur les épaules, il a raté ses nouvelles trois tentatives mais reste sur un podium en 2021 (3e). De plus, il a eu le temps de se consoler en gagnant un autre grand tour : la Vuelta en 2018. Derrière les deux hommes, ils sont plusieurs à avoir un mot à dire, dont Mikel Landa (3e en 2015), Miguel Angel Lopez (3e en 2018) ou Joao Almeida (4e en 2020). Deux Français comptent également bien se mêler à la bataille pour le classement général.
Les Français : Romain Bardet, Guillaume Martin, Arnaud Démare, Pavel Sivakov en têtes d'affiche
Romain Bardet constitue l'attraction française de ce Tour d'Italie. Jamais, depuis son podium sur le Tour de France 2017, il n'a abordé un grand tour avec autant de certitudes. Tout juste vainqueur du Tour des Alpes (sa première victoire sur une course à étapes depuis neuf ans), le grimpeur de la DSM a fait le plein de confiance et va pouvoir se battre sur un tracé taillé pour lui, face à une concurrence moins relevée que sur le Tour de France.
Il ne sera pas le seul à viser une bonne place au général. Neuvième de la Vuelta et huitième du Tour de France l'an passé, Guillaume Martin va disputer son tout premier Giro. Comme Bardet, il sera avantagé par la rareté des contre-la-montre. En montagne, il faudra également suivre de près Pavel Sivakov. Celui qui attendu dans le rôle de lieutenant de Carapaz chez Ineos représente désormais la France, après avoir abandonné la nationalité sportive russe après l'invasion de l'Ukraine ordonnée en février par Vladimir Poutine.
Lorsque la route s'aplanira, c'est Arnaud Démare qui endossera le rôle de tête d'affiche du clan tricolore. Le sprinteur de la Groupama-FDJ aura une carte à jouer au milieu des Caleb Ewan, Mark Cavendish, voire Mathieu van der Poel. Démare avait brillé sur l'édition 2020 avec quatre succès et un maillot distinctif ramené à la maison.
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