Giro 2023 : de la concurrence pour le duo Evenepoel-Roglic, un parcours de feu, ciao Pinot... Tout ce qu'il faut savoir de la 106e édition
Le Giro 2023, qui s'élance samedi 6 mai, afin de rejoindre Rome le 28 mai, lance la trilogie annuelle des grands tours. S'ils sont beaucoup à s'avancer plein d'ambition en Italie, c'est bien le duel entre Primoz Roglic et Remco Evenepoel qui cristallise l'attention. Pourtant, même si le vainqueur sortant, Jai Hindley, est absent, certains membres du peloton rêvent en grand et peuvent croire en leurs chances. Avec un parcours piégeux, épuisant et très exigeant, tout semble possible. Au rayon des Français, la dernière apparition de Thibaut Pinot sur le Giro sera l'une des attractions de la course. Franceinfo: sport vous présente ce qu'il faut savoir avant le début du Tour d'Italie.
Qui peut battre Roglic et Evenepoel ?
Unanimement désignés comme les favoris de cette nouvelle édition du Giro, Primoz Roglic et Remco Evenepoel semblent avoir les cartes en main pour se disputer la victoire finale. Le Slovène et le Belge dominent outrageusement les courses où ils s'alignent depuis le début de saison, mais certains éléments du peloton auront à cœur de jouer les trouble-fêtes. Si Tadej Pogacar ne sera pas aligné en Italie, la formation UAE Team Emirates comptera sur Joao Almeida comme leader. Ce dernier pourra notamment s’appuyer sur Davide Formolo, Brandon McNulty et Jay Vine lorsque la route s’élèvera. Désormais habitué des grands tours, le Portugais pourrait définitivement passer un cap en Italie.
La formation Ineos Grenadiers s’avance aussi avec ambition sur ce Giro. Avec Tao Geoghegan Hart, vainqueur de l'épreuve en 2020, et Geraint Thomas, l’équipe britannique possède deux leaders de poids. Surtout, ils seront accompagnés de coureurs chevronnés et capables de les aider en montagne avec Pavel Sivakov et Thymen Arensman. De quoi verrouiller certaines ascensions et faire mal au reste du peloton. Enfin, la Bora-Hansgrohe, bien qu’orpheline de Jai Hindley, comptera sur Aleksandr Vlasov pour briller. S'il règle ses problèmes de défaillance, et avec des coureurs tels que Patrick Konrad, Lennard Kämna ou Bob Jungels à ses côtés, le Russe peut croire en ses chances de victoire finale, lui qui a déjà terminé quatrième du Giro en 2021.
Le parcours est alléchant
Si Primoz Roglic et Remco Evenepoel font figure d’immenses favoris pour revêtir la tunique rose au soir de la 21e étape, c’est aussi parce que le tracé semble taillé pour eux. Avec 73,2 kilomètres d’effort solitaire (plus haut total depuis 2015), répartis sur trois étapes, le Giro fera la part belle aux rouleurs. A une exception près, le dernier des trois chronos, qui se fera en montagne. La veille de l’arrivée à Rome, les favoris pourront ainsi se départager sur un contre-la-montre de 18,6 kilomètres, comprenant 7,5 kilomètres d'ascension finale, avec des passages à 22%. Si le Giro n’est pas encore gagné à ce moment-là, il s'y perdra certainement. Auparavant, le peloton aura traversé l’Italie, du Sud au Nord, tout en suivant un parcours jalonné de difficultés.
Après un début de Tour relativement simple, malgré une quatrième étape potentiellement dangereuse, le peloton se frottera au Gran Sasso d’Italia (col de première catégorie) lors de la septième étape. Avant les grandes explications de dernière semaine, les sprinteurs et les baroudeurs auront quelques occasions de se montrer sur des étapes que ne devraient pas convoiter les leaders. Toutefois, à partir de la 13e étape, les "jours sans" coûteront cher au classement général.
Si les 17e et 21e étapes sont réservées aux sprinteurs, six des huit derniers jours de course verront le peloton grimper, a minima, un col de première catégorie. De quoi user les organismes, pour terminer en beauté, avec une terrible 19e étape, avec trois cols au-dessus des 2000 mètres et 5400 mètres de dénivelé, avant le dernier contre-la-montre. Au menu de cette dernière semaine copieuse, des cols comme le Passo Giau, le Passo della Crocetta ou le Monte Bondone.
Les Français veulent briller
Pour sa dernière participation à un Tour d’Italie qu'il a toujours publiquement chéri, Thibaut Pinot sera l’une des principales attractions tricolores lors des trois prochaines semaines. Récent cinquième du Tour de Romandie, le Franc-Comtois cherchera à briller sur les pentes italiennes "sans se prendre la tête". De quelle façon, telle est la question. En conférence de presse, l'intéressé à commencer à vendre la mèche : "Je peux me battre pour le classement général, en essayant un jour d’aller chercher une victoire d’étape, l’un n’empêche pas l’autre". Un Pinot a priori prêt à jouer sur tous les tableaux, même s'il s'attend à perdre du temps lors des premiers jours de course. "Je sais que je serai assez loin au classement général après la première moitié de l’épreuve, mais je compte vraiment monter en puissance sur la dernière semaine."
S'il ne devrait pas avoir le champ libre pour tenter de prendre les bonnes échappées, Pavel Sivakov reste un solide élément chez Ineos Grenadiers. Selon le déroulé de la course, il pourrait bénéficier de certaines ouvertures. Voilà maintenant six ans que Warren Barguil n'a plus levé les bras sur un grand tour. Mais l'ancien champion de France, leader d'Arkéa-Samsic, aura certainement à coeur de remporter une étape pour sa première participation au Giro, lui qui a déjà gagné en France et en Espagne. Enfin, du côté de l'équipe AG2R Citroën Team, les espoirs reposeront sur Aurélien Paret-Peintre. Le grimpeur de 27 ans visera un top 15 au général, performance qu'il avait su réaliser sur le Tour de France en 2021.
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