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Mort de Federico Bahamontes : "Quand il attaquait, il ne restait plus grand monde sur la photo", se souvient Bernard Thévenet

L'Espagnol, vainqueur du Tour 1959, est décédé mardi, à l'âge de 95 ans.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Bernard Thévenet observe la sixième étape du Critérium du Dauphiné, le 9 juin 2023 (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

L'annonce de la mort de Federico Bahamontes, légende du cyclisme et du sport espagnol, mardi 8 août, à 95 ans, émeut le monde du cyclisme. Bahamontes laisse derrière lui un riche héritage, de sa victoire au classement général du Tour de France 1959 à ses nombreux exploits en altitude. Il aura nourri les rêves de nombreux coureurs après lui. Pour franceinfo: sport, Bernard Thévenet, sacré en 1975 et 1977 sur la Grande Boucle, se remémore le cycliste autant que l'homme Bahamontes.

franceinfo: sport : que ressentez-vous à l'annonce du décès de Federico Bahamontes ?

Bernard Thévenet : C'est quelqu'un que j'ai admiré, admiré mais pas supporté. Moi, je supportais Jacques Anquetil (sourire). Il m'a inspiré, les grands grimpeurs, ça fascine toujours par leurs démarrages, les écarts qu'ils creusent, c'est spectaculaire. Cela marque forcément. Je l'ai connu après, quand il a arrêté et que je suis passé pro, et même après. C'était un personnage, il ne laissait pas indifférent. Il avait quelques frasques, et la langue bien pendue ! Quand il avait envie de dire quelque chose, il l'envoyait directement ! C'était quelqu'un d'attachant, avec des idées bien arrêtées.

Si vous ne deviez garder qu'un seul souvenir, qu'une seule image de lui, qu'est-ce que ce serait ?

Quand il partait dans un col, il n'y a pas grand monde qui pouvait le suivre. Ses envolées dans les cols, de tenir comme ça deux ou trois cols de suite en tête. C'est quelqu'un qui a vraiment marqué l'histoire du cyclisme dans les années 50. Des images, il y en a beaucoup, parce que c'était assez répétitif chez lui. Quand il partait, il ne restait plus grand monde sur la photo.

Le coureur espagnol Federico Bahamontes, vainqueur du Tour de France 1959, réalise un tour d'honneur au Parc des Princes, à Paris, le 18 juillet. (- / AFP)

On voit en Bahamontes un des plus grands, si ce n'est le plus grand grimpeur de l'histoire du cyclisme. C'est aussi un jugement que vous partagez ?

Le plus grand, c'est difficile à dire, parce que c'est impossible de comparer des époques différentes. Mais c'est peut-être bien le grimpeur qui a le plus marqué l'histoire du cyclisme avec Charly Gaul. Ils faisaient des envolées alors qu'il y avait des garçons comme Anquetil en face. Il y avait du répondant.

Federico Bahamontes était aussi connu pour sa longévité, sur un vélo tout d'abord, mais aussi dans la vie. C'est ça aussi qui le rendait unique ?

Des coureurs qui ont vécu longtemps, il y en a encore. Ferdi Kübler qui était décédé à 95 ans, quelque chose comme ça [le vainqueur du Tour de France 1950 est mort en 2016, à 97 ans]. Antonin Rolland qui a 98 ans se porte encore comme un charme ! Federico, j'en retiens deux choses : son aisance en montagne et son franc-parler.

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