Paris-Roubaix 2023 : Mathieu van der Poel triomphe dans le Nord au terme d'un final renversant
Comme dans un rêve. Annoncé comme l'un des grands favoris de la course, Mathieu van de Poel (Alpecin-Deceuninck) a assumé son statut et remporté avec autorité Paris-Roubaix, dimanche 9 avril. Le coureur néerlandais s'est extirpé d'un groupe de tête XXL à 16 kilomètres de l'arrivée, et a profité d'une crevaison de son grand rival Wout van Aert (Jumbo-Visma), avant de lever les bras en solitaire dans le vélodrome de Roubaix.
Une consécration pour "MVDP" qui, en spécialiste des classiques, rêvait d'en accrocher la reine à son palmarès. Il décroche ainsi son deuxième Monument de la saison, après Milan-San Remo mi-mars, confirmant sa forme irrésistible.
Meilleur que papi
Il fallait le voir lever les bras, la mine radieuse, dans un tour de piste aux allures de balade pascale. Sur un nuage duquel il mettra du temps à redescendre, il a réussi là où son père Adrie van der Poel (3e en 1986) et son illustre grand-père Raymond Poulidor (5e en 1962) ont échoué. Voilà pour la portée symbolique. Y pensait-il seulement ? Le Néerlandais, très offensif dans l'un des "meilleurs jours" de sa carrière, a tout fait pour forcer son propre destin.
On l'a d'abord vu suivre la roue de Wout van Aert dans la redoutable Trouée d'Arenberg, pour rattraper un groupe de quatre coureurs échappés. Epaulé par son lieutenant Jesper Philipsen, qui s'est octroyé la deuxième place en frustrant Van Aert au sprint (à 46" sur la ligne), MVDP s'est mué en animateur en chef des cent derniers kilomètres. Il a en effet placé de nombreuses attaques pour remuer une échappée cinq étoiles, dans laquelle figuraient les outsiders Mads Pedersen (Trek-Segafredo), Filippo Ganna (Ineos-Grenadiers) ou John Degenkolb (Team DSM).
La poisse de Van Aert
Ce dernier, sorti vainqueur de l'Enfer du Nord en 2015 a, malgré lui, ouvert la voie à l'issue finale de la course. En tentant de doubler Van der Poel dans le Carrefour de l'Arbre, à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, il a chuté et permis à Van Aert de placer une première attaque. Le Belge, malgré la crevaison de son homme à tout faire Christophe Laporte, se sentait alors "bien".
Pas perturbé pour un sou par la séquence, Van der Poel a rattrapé son meilleur ennemi, dans ce que l'on imaginait être un duel épique vers la victoire finale. Mais le Néerlandais a bénéficié de la guigne de Van Aert, ralenti par une crevaison au pire moment, pour foncer en solitaire vers le graal.
L'explication de texte tant attendue n'a pas eu lieu, mais Van der Poel, lui-même écœuré une semaine plus tôt par Tadej Pogacar sur le Tour des Flandres, n'en a cure. A 28 ans, son palmarès, pavé de succès, est désormais garni par trois Monuments différents (Tour des Flandres, Milan-San Remo et Paris-Roubaix).
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