: Reportage Paris-Roubaix : de la poussière, des tracteurs et des vélos spéciaux... En reconnaissance sur les pavés avec l'équipe TotalEnergies
Comme de nombreuses formations, l'équipe TotalEnergies et son leader Anthony Turgis ont reconnu une partie du parcours de Paris-Roubaix quelques jours avant le départ de l'Enfer du Nord. La course sera diffusée dimanche sur France 3, ainsi que sur la plateforme france.tv.
Des sourires au départ et toujours à l'arrivée, mais plus poussiéreux. À quelques jours de la 119e édition de Paris-Roubaix, l’équipe TotalEnergies a reconnu une partie des secteurs pavés de l’Enfer du Nord, jeudi 14 avril. Même sans son leader, Peter Sagan, la formation vendéenne nourrit de beaux objectifs pour la course et a pu tester son matériel sur les routes cabossées de la campagne nordiste.
Un chassé-croisé sur les pavés de Paris-Roubaix. À 72 heures du départ de la reine des Classiques, de nombreuses équipes repèrent les différents secteurs pour se préparer au mieux pour dimanche. Alors qu’elle avait déjà reconnu une partie du parcours l’hiver dernier, l’équipe TotalEnergies organise sa traditionnelle reconnaissance d’avant-course entre Bertry et Mons-en-Pévèle, sur 122 kilomètres jalonnés de 17 secteurs pavés. "On a préféré reconnaître le début de la course car il y a quelques pièges et des approches qui ont un peu changé, notamment avant le premier secteur pavé de Troisvilles. À cet endroit, il n’y aura pas beaucoup de coureurs lâchés, ça frottera pour être bien placé à l’avant du peloton et c’est là qu’il y aura des risques de chutes", explique Dominique Arnould, le directeur sportif.
Comme TotalEnergies, les équipes Trek-Segafredo et EF Education-Easypost ont fait le même choix stratégique, pour le plus grand plaisir des passionnés venus assister aux reconnaissances. Sur le bord de la route, des camping-cars, belges notamment, se sont déjà installés le long des champs. Leurs occupants savourent le passage des coureurs autant que leur bière, déjà de sortie sur les tables pliantes.
Des vélos "spécial Roubaix"
À l’heure des vacances scolaires (pour la zone B), les jeunes supporters sont nombreux à attendre leurs idoles à la sortie de la fameuse Trouée d’Arenberg. Petits et grands, tous partent à la chasse aux autographes et aux selfies. Les plus téméraires tentent même de prendre la roue des professionnels pour quelques kilomètres, comme Romain, Claude et Grégory, qui ne repartiront pas les mains vides : "C’est vraiment sympa, ils nous ont donné des bidons sans même qu’on leur demande."
Mais même avec la meilleure volonté du monde, les cyclistes amateurs ne résistent pas bien longtemps aux accélérations des coureurs professionnels, bien mieux équipés. La formation TotalEnergies dispose de vélos "tubeless" (avec des pneus sans chambre à air dont la résistance est supérieure pour éviter les crevaisons) spécialement conçus pour l'Enfer du Nord, avec une molette de réglage des suspensions et des amortisseurs sur la potence. "Cela nous permet de moins recevoir les impacts des pavés", explique Geoffrey Soupe, qui sera l’un des équipiers d’Anthony Turgis dimanche.
Pour tester ce nouveau matériel, la reconnaissance est donc indispensable, même pour l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix qu’est Niki Terpstra : "99% de la route est la même, mais il s’agit surtout d’essayer le matériel et de le mettre à l’épreuve", explique le Néerlandais.
Un pavé sec et poussiéreux
Bien loin des conditions dantesques de la dernière édition, sous la pluie et dans la boue, en octobre, la météo s’annonce beaucoup plus clémente en ce week-end de Pâques. Les coureurs peuvent donc tester leur matériel de façon optimale, sous le soleil et avec très peu de vent. "L’année dernière, on a fait la reconnaissance sous 25 degrés et beaucoup de soleil, mais c’était complètement différent le jour de la course. Je préfère quand les conditions sont similaires, comme aujourd’hui", sourit le Belge Dries Van Gestel. Avec des pavés secs, même si des flaques persistent sur le bord de la route par endroit, la boue a donc laissé place à de la poussière, soulevée par les passages des vélos, des voitures… et même des tracteurs, croisés sur les routes de campagne et face auxquels les coureurs doivent mettre le pied à terre. Les aléas de la reconnaissance.
C’est par le redoutable secteur de Mons-en-Pévèle, classé 5 étoiles, soit le maximum au niveau de la difficulté, que les hommes de Dominique Arnould terminent leur parcours, satisfaits des 122 kilomètres parcourus. "Ça s’est très bien passé. Quand on enchaîne les secteurs pavés en course, on est moins lucides pour savoir où on se trouve, donc le fait de faire une reco va nous permettre de mieux nous souvenir des passages clés", explique Van Gestel.
Anthony Turgis en leader
En position d’outsiders, les coureurs de TotalEnergies devront réaliser une course parfaite et avoir un peu de chance pour réaliser un bon résultat. Privés de Peter Sagan, en méforme, ils placeront leurs espoirs en Anthony Turgis, deuxième de Milan-San Remo cette saison.
Le Français avait terminé 13e après une crevaison lors de la dernière édition et espère que la chance tournera après ses deux chutes sur le Tour des Flandres et l’Amstel Gold Race. "Les jambes sont bonnes, il me reste quelques bleus, mais ça va dans le bon sens. À Milan, j’étais malade la semaine juste avant et je suis revenu en forme. Les jambes peuvent revenir vite donc ça peut le faire, je suis très confiant", affirme-t-il, les genoux toujours marqués. Une belle performance dimanche, pourrait permettre à TotalEnergies de marquer de précieux points dans l'optique d'une promotion en catégorie World Tour, l'élite du cyclisme mondial.
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