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Tour de France 2021 : Mauro Gianetti, manager au passé sulfureux d'un prodige nommé Pogacar

La performance du maillot jaune Tadej Pogacar sera une nouvelle fois scrutée lors de la 15e étape dimanche, avec le lot de suspicions qui entoure chacun de ses faits et gestes. Des doutes qui reposent en grande partie sur l'encadrement de son équipe, UAE Team Emirates, dirigée par Mauro Gianetti, coureur et manager au passé sulfureux.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Slovène Tadej Pogacar, de l'équipe UAE Emirates, franchit la ligne d'arrivée à l'issue de la 11e étape de la 108e édition du Tour de France, le 7 juillet 2021. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Sur le Tour de France, quand on évoque Tadej Pogacar, beaucoup louent le talent du gamin de 22 ans, déjà vainqueur de l'épreuve l'an passé, une jambe au-dessus de tous encore cette année.

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Mais rapidement surgit dans la conversation l'ombre du dirigeant de l'équipe UAE Team Emirates, le Suisse Mauro Gianetti. "C'est un beau gamin, mais il est quand même dans une équipe où il y a un manager qui doit garantir l'éthique, et Mauro Gianetti n'a quand même pas un parcours aussi lisse que ça", estime Jean-René Bernaudeau, manager de l'équipe TotalEnergies.

"Le sport c'est l'exemplarité, le business c'est autre chose. Et peut-être que certains dans le milieu se pensent chefs d'entreprise plutôt que développeurs de talents."

Jean-René Bernaudeau, manager de l'équipe TotalEnergies

à franceinfo

Le patron de l'équipe TotalEnergies n'ira pas plus loin. Hors micro, d'autres membres du peloton regrettent la présence de Gianetti mais redoutent des conséquences en course s'ils parlent publiquement.

Une carrière marquée par des scandales de dopage

Qu'est-il reproché au Suisse ? C'est déjà son passé de coureur, avec en 1998 un drame évité de justesse sur le Tour de Lombardie, raconte Marco Bonarrigo, journaliste italien au Corriere della Sera et spécialiste des questions de dopage. "L'épisode a été raconté par le New York Times, se souvient-il, qui parlait de Gianetti comme d'un homme qui est resté trois jours entre la vie et la mort pour avoir consommé du PFC, une forme de dopage expérimental et dangereux."

"On lui a demandé plusieurs si c'était vrai, il a toujours refusé de répondre. Il ne s'exprime jamais sur les questions de dopage."

Marco Bonarrigo, journaliste italien au Corriere della Sera

à franceinfo

Comme sur le scandale Saunier-Duval, sur le Tour de France 2008, équipe dont il était devenu le manageur. Le cycliste italien Ricardo Riccò avait alors été testé positif à l'EPO. Il avait ensuite été radié à vie en décembre 2020 pour avoir eu recours à une autotransfusion sanguine en 2011. Ce scandale avait fait dire à l'époque à Christian Prudhomme, le patron du Tour, que Gianetti n'était pas "un parangon de vertu".

Mais treize ans plus tard, le Suisse de 57 ans est donc toujours là et préside aux destinées d'UAE et de Pogacar. "Il y a quelques années, Gianetti a acheté l'équipe Lampre-Merida avec beaucoup d'argent qu'il a eu des émirs, en la transformant en la puissante équipe Emirates", explique Marco Bonarrigo. Avec cette question en filigrane : peut-on avoir une seconde chance, voire une troisième vie dans le cyclisme ? Le Suisse, très discret depuis les Alpes, n'a donné suite à aucune de nos demandes d'interview. Même pour parler de son grand projet de faire de Dubaï la ville la plus cyclable du monde.

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