Tour de France 2021 : déplumée et malchanceuse, Groupama-FDJ veut sauver son Tour
Réduite à quatre coureurs avec des leaders en difficulté, la formation française va se concentrer sur les étapes pour sauver son Tour de France.
L'image de Stefan Küng à l'arrivée de l'étape à Nîmes en dit long. Prostré au sol, étourdi, et surtout abattu d'avoir raté la victoire lors de cette 12e étape, jeudi 8 juillet. Lâché par les derniers survivants de l'échappée à 14 kilomètres de l'arrivée, le rouleur suisse a dû laisser filer une victoire qui aurait pu lui sourire. Finalement 4e, l'Helvète a de nouveau raté le coche après avoir été frustré par la comète Tadej Pogacar lors du chrono en Mayenne de la 5e étape (deuxième).
"Aujourd'hui, j'aurais eu les jambes de d'habitude, ça aurait pu le faire. Mais j'ai senti dès le début que j'avais du mal, pas forcément très bien récupéré des derniers jours et surtout d'hier. Mes réserves étaient déjà un peu vides dès le départ", expliquait-il à l'arrivée.
Frustration, c'est sans doute le terme qui sied le mieux au Tour de Groupama-FDJ. Arrivée avec une organisation bicéphale autour d'Arnaud Démare pour les sprints, et David Gaudu pour le classement général, la formation de Marc Madiot a déjà fait une croix sur ces deux objectifs. Hors-délai dans les Alpes en compagnie de Jacopo Guarnieri, le Beauvaisien n'a jamais pu défendre ses chances.
Stefan Küng a du mal à se remettre de sa déception. Il se trouvait à l'avant mais ses jambes ont failli. La Groupama-FDJ n'a plus que 4 coureurs et va devoir encore se glisser dans les coups pour tenter de remporter une étape, ce qui semble l'objectif désormais. #TDF2021 pic.twitter.com/QNBMpzzYQ6
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) July 8, 2021
Ambitions à réviser
David Gaudu, victime d'un coup de chaleur et de vomissements dans le Ventoux mercredi, a, lui, condamné ses derniers espoirs en terminant avec 25 minutes de retard sur le vainqueur du jour, Wout van Aert. Un bilan tragique, alors que l'équipe n'a plus que quatre coureurs sur les huit de départ (Démare, Guarnieri, Scotson et Konovalovas ont quitté la course).
"C'était une journée très compliquée. Ce sont des journées très difficiles", pestait le directeur sportif Yvon Madiot mercredi soir. "David est abattu. Il avait beaucoup travaillé, il s'était beaucoup investi, tout comme l'équipe. La déception est immense, on perd tout sur une journée", expliquait-il, rejoint par Stefan Küng jeudi. "On a perdu nos espoirs pour le classement général mais le Tour n'est pas fini."
Küng et Madouas, les dernières cartes
Comment sauver son Tour ? Dans une telle configuration, il n'y a qu'une seul échappatoire : chasser les étapes et espérer flairer le bon coup, comme l'a tenté jeudi Küng. "Il va y avoir des opportunités pour lui. Les prochaines étapes vont laisser des opportunités à ses équipiers, qui étaient là pour lui, qui l'attendaient, qui le protégeaient", anticipait mercredi Yvon Madiot. "Il faut accepter, repartir dans les échappées, chercher une étape."
Avec le polyvalent suisse et le puncheur breton, Groupama-FDJ peut encore jouer sur beaucoup de terrains accidentés, mais aussi le dernier chrono lors de la 20e étape, où Küng a une revanche à prendre. "Stefan est en bonne condition, c'est un coureur d'expérience, et il nous reste le contre-la-montre. Pogacar a montré quelques signes de fatigue mercredi, on espère qu'il sera fatigué pour le dernier chrono !", ambitionne Yvon Madiot dans un sourire. À moins que ce ne soit David Gaudu qui prenne sa revanche dans les Pyrénées après un Ventoux impitoyable.
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