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JO 2016 : "La première chose à faire, c'est de rendre la lutte antidopage indépendante du monde du sport"

Interrogé par francetv info après les propos polémiques de Camille Lacourt, le docteur Jean-Pierre de Mondenard estime que le CIO nage en plein "conflit d'intérêts" en matière de lutte contre le dopage.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié
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Les anneaux olympiques au dessus du stade Maracana à Rio, le 5 aout 2016. (MARTIN BERNETTI / AFP)

"C'est évident que la natation est contaminée par le dopage." Pas de doute pour Jean-Pierre de Mondenard : les suspicions qui entourent les épreuves de natation aux Jeux olympiques sont avérées. Dernière sortie en date, celle du nageur français Camille Lacourt, qui affirmait lundi 8 août : "Ça me dégoûte de voir des gens qui ont triché sur les podiums." Pour comprendre comment de possibles cas de dopage peuvent subvenir lors des JO, francetv info a interrogé ce médecin du sport, auteur du Dictionnaire du dopage (éd. Masson).

Le nageur Camille Lacourt a demandé à la Fédération internationale de natation de "vite réagir" dans la lutte contre le dopage. Selon vous, comment peut-on lutter efficacement contre ce fléau ?

Jean-Pierre de Mondenard : Le but des fédérations sportives est de montrer qu'elles luttent contre le dopage mais de n'attraper personne. Tant que la lutte antidopage sera entre les mains du monde du sport, cela ne pourra pas fonctionner. Il ne peut pas être à la fois juge et partie.

Certains demandent aussi que les sportifs dopés soient bannis à vie. Mais la première entité à bannir à vie, c'est le CIO ! L'organisme est en complet conflit d'intérêts dans la lutte antidopage. Le Comité international olympique doit assurer le spectacle et dégommer les tricheurs, c'est impossible.

Camille Lacourt a clairement pointé du doigt les nageurs chinois, alors que Michael Phelps évoquait le cas d'une nageuse russe. Le dopage concerne-t-il davantage certains pays ?

En Russie, cela fait 50 ans qu'ils sont à fond dans le dopage, sous la mainmise de l'Etat. C'est devenu culturel dans le pays, ils vous diront qu'ils se soignent. Mais il faudrait croire au père Noël pour penser que les autres pays ne sont pas concernés. Le dopage affecte tous les pays, c'est une histoire d'égo et de nationalisme.

Que faudrait-il faire pour améliorer la lutte contre le dopage ?

La première chose à faire, c'est de rendre la lutte antidopage réellement indépendante du monde du sport, notamment financièrement. On peut imaginer que cette mission soit confiée à l'ONU, par exemple. A sa tête, il faudrait quelqu'un de réellement qualifié et concerné par la lutte contre le dopage, contrairement à ce qui se fait aujourd'hui. Les contrôles, eux, sont déjà très nombreux, mais il faut améliorer leur efficacité, avec davantage de recherches sur les substances.

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