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Affaire du baiser forcé : de Putellas à Casillas, les grandes figures du football espagnol dénoncent une "honte" et affichent leur soutien à Jenni Hermoso

Le refus de Luis Rubiales de démissionner, vendredi, a provoqué de très vives réactions dans le football espagnol. L'avant-centre du Real Betis, Borja Iglesias, a notamment annoncé qu'il ne porterait plus le maillot de la Roja "jusqu'à ce que les choses changent et que ce type d'acte ne reste pas impuni".
Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Luis Rubiales lors de l'assemblée générale de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), vendredi 25 août. (RFEF / AFP)

Une "verguenza" (honte en français), c'est le mot qu'emploient de nombreux footballeurs et footballeuses espagnoles pour exprimer leur indignation, sur les réseaux sociaux, après la volonté de Luis Rubiales de conserver son poste de président de la fédération espagnole de football, vendredi 25 août. Auteur d'un baiser forcé à Jenni Hermoso lors de la remise des médailles en finale de la Coupe du monde, Rubiales est sous le feu des critiques et beaucoup de joueurs et joueuses réclament sa démission. 

"On aurait dû passer ces 5 jours à parler de nos filles ! De la joie qu'elles nous ont donnée ! Se vanter d'un titre qu'on n'avait pas dans le football féminin mais...", déplore Iker Casillas, ancien gardien de l'Espagne championne du monde en 2010, alors que l'affaire Rubiales monopolise l'actualité en Espagne. Comme l'ancien portier emblématique du Real Madrid, plusieurs footballeurs ont pris la parole pour soutenir les joueuses de la sélection nationale."C'est une honte totale ce qu'il se passe : de représenter notre pays avec cette vulgarité, de manipuler les déclarations de la victime et en plus de tout ça, avoir le courage de la culpabiliser en se victimisant pour avoir commis un abus. Ce sont des actes pour lesquels personnes ne doit rester impuni", a écrit Hector Bellerin, arrière droit du Betis Seville et ancien d'Arsenal sur Instagram. 

Son coéquipier à Séville, Borja Iglesias va même plus loin, et face aux images de l'assemblée générale de la RFEF, sur lesquelles le sélectionneur de la Roja masculine, Luis de la Fuente, est vu en train d'applaudir le discours de Luis Rubiales, l'attaquant aux deux sélections a décidé de ne plus porter le maillot national "jusqu'à ce que les choses changent et que ce type d'acte ne reste pas impuni".  

Les joueuses de la Roja au soutien de Jenni Hermoso

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses coéquipières de Jenni Hermoso lui apportent leur soutien. Face à l'ovation reçue par Luis Rubiales devant l'assemblée générale de la fédération et son refus de démissionner, la double Ballon d'Or Alexia Putellas évoque une situation "inacceptable". Aitana Bonmati, élue meilleure joueuse de la Coupe du monde, écrit qu'il y a "des limites qui ne peuvent être franchies et nous ne pouvons pas tolérer cela", alors que l'ancienne Parisienne Irene Paredes s'adresse à Jenni Hermoso en rappelant que "tout le monde a vu ce qu'il s'est passé. La victime, c'est toi".

Quant à Carmen Menayo, la joueuse de l'Atlético de Madrid, elle espère qu'"après cela, personne ne pense encore que les sept joueuses qui ont décidé de ne pas aller au Mondial pour suivre leurs idéaux et leurs valeurs sont des capricieuses", en référence aux footballeuses, en conflit avec la fédération et le sélectionneur Jorge Vilda, et qui ont décidé de boycotter la Coupe du monde. 

La réaction cinglante du président de la Liga, suivi par plusieurs clubs

Le président de la Liga, Javier Tebas, qui n'a jamais sa langue dans sa poche, s'est lui aussi exprimé, dans un pamphlet contre Luis Rubiales. "J'ai le sentiment que beaucoup de gens, jusqu'à présent, n'ont pas compris ce que doivent vivre les membres des milieux du football face à lui en tant que président de la RFEF, écrit-il. Les gestes misogynes, les expressions profanes, le désastre protocolaire et les insultes de ce dernier embarras mondial ne sont pas une surprise et ont eu des antécédents évidents qui auraient dû empêcher une nouvelle victime [...] La liste des femmes et des hommes offensés ces dernières années par Luis Rubiales est trop longue, cela doit cesser".

Plusieurs clubs ont aussi réagi, comme le FC Barcelone, qui réaffirme "qu'il considère totalement incorrect et inapproprié le comportement du président de la RFEF durant les célébrations de la victoire en Coupe du monde". Le Séville FC va lui plus loin en affirmant qu'il ne "se sent pas représenté par le plus haut dirigeant du football espagnol" qui "devrait démissionner".

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