Attribution du Mondial 2022 au Qatar : une information judiciaire ouverte pour "corruption"
Un déjeuner réunissant Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et deux dirigeants qataris, juste avant le vote de la Fifa, est notamment au centre des investigations.
Le parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire pour "corruption", au sujet de l'attribution par la Fifa de l'organisation de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, a appris lundi 9 décembre franceinfo auprès du PNF, confirmant une information de Mediapart. L'enquête, ouverte il y a trois ans et menée jusqu'à présent sous l'égide du PNF, a donc été confiée à un juge d'instruction.
Les enquêteurs s'intéressent notamment au déjeuner qui a réuni le 23 novembre 2010, neuf jours avant le vote de la Fifa, Nicolas Sarkozy et Claude Guéant à l'Élysée, ainsi que le prince héritier du Qatar Tamim ben Hamad al Thani (devenu émir en juin 2013) et le Premier ministre qatari de l'époque, Hamad ben Jassem al Thani.
Suite d'une enquête ouverte en 2016
Michel Platini avait notamment été placé en garde à vue le 18 juin dans le cadre de cette enquête, ainsi que l'ex-conseillère sport de Nicolas Sarkozy, Sophie Dion. L'ancien patron de l'UEFA était ressorti libre le lendemain. À sa sortie des locaux de l'office anticorruption de la police judiciaire, à Nanterre, Michel Platini, les traits tirés, avait déclaré : "Alors que je devais arriver comme auditeur libre, on me met tout de suite en garde à vue, ça fait mal." L'ex-secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, a été pour sa part interrogé comme suspect libre.
Ces auditions s'étaient déroulées dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier (PNF) en 2016 pour "corruption privée", "association de malfaiteurs", "trafic d'influence et recel de trafic d'influence" pour examiner les conditions d'attribution des Coupes du monde de football 2018 et 2022.
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