Banderole "Free Palestine" des supporters du PSG : que dit le règlement de l'UEFA mentionné par le ministre Bruno Retailleau ?

Le ministre de l'Intérieur veut demander des comptes au club parisien après le tifo de soutien à la Palestine déployé lors du match de Ligue des champions contre l'Atlético de Madrid.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le tifo déployé par les ultras parisiens lors du match de Ligue des champions entre le PSG et l'Atlético Madrid, le 6 novembre 2024, au Parc des Princes. (FRANCK FIFE / AFP)

"Ce tifo n'avait pas sa place dans ce stade." Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a condamné, jeudi 7 novembre, sur le réseau social X, le message de soutien à Gaza déployé mercredi soir par des supporters du Paris Saint-Germain au Parc des Princes avant le match de Ligue des champions, perdu 2-1 contre l'Atlético de Madrid. Le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, et le directeur général du PSG, Victoriano Melero, sont d'ailleurs convoqués place Beauvau vendredi, a fait savoir le bureau du secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations

Le tifo en question, déployé par le Collectif ultras Paris (CUP) dans la tribune Auteuil, affichait le message "Free Palestine" entouré des couleurs du PSG, d'un drapeau palestinien ensanglanté, d'un drapeau du Liban, de Jérusalem, de chars ou encore d'une personne portant le keffieh. Le "i" du mot Palestine était aussi redessiné sous la forme d'Israël, couvert d'un keffieh. L'immense toile était accompagnée d'une banderole "La guerre sur le terrain, mais la paix dans le monde".

"De tels messages sont d'ailleurs proscrits par les règlements de la Ligue et de l'UEFA. Si cela devait se répéter, il faudra envisager d'interdire les tifos pour les clubs qui ne font pas respecter les règles", a assuré le ministre de l'Intérieur. "Je vais demander des comptes" au club, a-t-il encore appuyé sur Sud Radio, assurant que la direction devait être capable d'interdire ce type de banderole. Dans le cas inverse, "il y aura des sanctions", promet-il.

Dans un communiqué transmis à l'AFP dès mercredi soir, le Paris Saint-Germain a assuré qu'il "n'avait pas connaissance du projet d'affichage d'un tel message". Le club parisien a également rappelé que le Parc des Princes "est et doit rester un lieu de communion autour d'une passion commune pour le football et s'oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade".

Un règlement très clair

Si ce communiqué a rapidement été envoyé, c'est que le club sait qu'il s'expose à des sanctions. Selon l'article 16 du règlement disciplinaire de l'UEFA, "toutes les associations membres et tous les clubs sont responsables des cas de conduite incorrecte de leurs supporters". Le texte permet de sanctionner "tout message provocateur inadapté à un événement sportif", notamment "tout message provocateur de nature politique, idéologique, religieuse ou insultante".

Dans l'article 44 du règlement sur la sécurité et la sûreté, l'instance qui gère les compétitions européennes de football affirme également que "la diffusion ou la promotion de messages politiques par quelque moyen que ce soit ainsi que toute autre forme d'action politique à l'intérieur ou à proximité immédiate du stade sont strictement interdites avant, pendant et après le match".

Si le déploiement de la banderole a eu lieu lors d'un match européen, il aurait également fait réagir dans le cadre d'une rencontre de Ligue 1. Le règlement de la LFP prévoit en effet l'interdiction d'accès aux stades aux personnes "en possession de banderoles, insignes, badges, tracts ou tout autre support dont l'objet est d'être vus par des tiers à des fins politiques, idéologiques, philosophiques, injurieuses ou commerciales ou présentant notamment un caractère raciste ou xénophobe".

Pas de sanctions pour le PSG

L'UEFA a rapidement fait savoir, jeudi matin, qu'elle n'engagera aucune procédure contre le club parisien pour ce message propalestinien. "Il n'y aura pas de cas disciplinaire puisque la banderole déployée ne peut pas être considérée comme provocatrice ou insultante dans ce cas précis", a précisé son porte-parole à l'AFP. L'instance ne bannit donc pas toutes les proclamations politiques des enceintes, mais uniquement celles jugées provocatrices ou offensantes.

Tous les clubs n'ont pas eu droit à la même clémence. Ainsi, le club écossais du Celtic Glasgow avait été sanctionné à l'automne 2023 à une amende de 17 500 euros, rappelle l'agence Associated Press, parce que ses supporters avaient brandi des centaines de drapeaux palestiniens, dont celui rouge et blanc du Front populaire de libération de la Palestine, durant une rencontre, déjà, face à l'Atlético de Madrid. Un message jugé "provocateur de nature offensante", avait tranché l'UEFA.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.