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Chants insultants dans les tribunes de football : "Parfois, on débranche le cerveau, ça permet d’oublier son quotidien"

Un supporter français de Manchester United plaide coupable sur des comportements passés, alors que le ministère des Sports tente d'enrayer les paroles déplacées dans les stades. 

Article rédigé par Guillaume Battin, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des supporters de Manchester United à Old Trafford, devant leur équipe contre Liverpool, le 24 février 2019. (MARTIN RICKETT / MAXPPP)

"Je ne vais pas dire que je suis un saint. Je ne vais pas dire non plus que je ne me suis pas laissé entraîner par un chant, par des propos", confie Yann, un fan de football. Il confesse des débordements passés, tout en expliquant qu'il est difficile de se détacher de l'effet de groupe, alors que la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, semble bien décidée à en finir avec les dérapages.

Le témoignage de Yann au micro de Guillaume Battin
    

"Qui n’a pas débordé de l’espace une fois dans sa vie sur des trucs ?", poursuit ce supporter de Manchester United. Yann est célibataire, contrôleur à la SNCF. Depuis près de vingt ans, il parcourt les stades européens pour encourager son club de cœur, mais c’est dans la tribune Boulogne du Parc des Princes qu’il commence sa vie de supporter à l’adolescence. Et il a chanté des refrains aux paroles insultantes.

"Une émulation, un effet de groupe"

Pour autant, Yann se défend fermement d'être homophobe ou raciste. Il reconnaît avoir été pris dans le mouvement, par l’effet de groupe. "De là à me faire passer pour homophobe et compagnie, non..., insiste-t-il. Effectivement, c’est un phénomène de groupe. C’est une émulation. Parfois, on débranche le cerveau, ça permet d’oublier son quotidien."

On ne vise pas telle communauté. C’est l’émotion qui prend le dessus peut-être.

Yann, supporter de football

à franceinfo

"De là à dire que j’en suis fier, avec du recul, on peut toujours se dire qu’on a un peu déconné. Mais dans l’instantané, on est dedans. On se lâche, oui", poursuit-il.

Que faut-il faire pour calmer les tribunes ? Pour rompre avec la tradition de "folklore" avancée par la présidente de la Ligue professionnelle de football ? Pour Yann, c’est du donnant-donnant. Il faudrait accorder plus de liberté aux supporters dans leurs déplacements et sur l’utilisation encadrée des fumigènes, par exemple, pour espérer un changement de comportement dans les tribunes.  

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