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Ce que les justices suisse et américaine reprochent à la Fifa

Deux enquêtes sur la Fédération internationale de football pour des faits de corruption se sont accélérées de manière spectaculaire, mercredi 27 mai, avec plusieurs arrestations et la saisie de documents à Zurich (Suisse).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Devant le siège de la Fédération internationale de football, à Zurich (Suisse), le 27 mai 2015. (ENNIO LEANZA / AP)

L'étau se resserre autour de la Fédération internationale de football (Fifa). Deux enquêtes distinctes, menées respectivement par la justice américaine et son homologue suisse pour corruption présumée, se sont télescopées, mercredi 27 mai, à Zurich (Suisse). Au petit matin, les policiers suisses, mandatés par leurs collègues américains, ont procédé à l'arrestation de six cadres de l'organisation dans leurs chambres du Baur Au Lac Hotel. Quelques heures plus tard, la Suisse a officialisé l'ouverture d'une enquête sur l'attribution des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar). Des documents ont été saisis et des acteurs du dossier interrogées.

Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de ces deux affaires, révélées à deux jours du congrès de l'organisation qui doit réélire Sepp Blatter pour un cinquième mandat.

L'enquête américaine : des droits télés et marketing pour des tournois aux Etats-Unis et en Amérique du Sud

Ces arrestations sont l'aboutissement d'une enquête entamée il y a des années par le FBI. Selon le Wall Street Journal (en anglais)les policiers américains ont profité de la collaboration d'un cadre de l'organisation, Charles Chuck Blazer, pour mettre au jour un système de pots-de-vin sur une période allant de 1991 à nos jours. Au total, 14 personnes, dont les six cadres arrêtés, ont été mises en examen, précise le New York Times (en anglais).

Dans un communiqué, la justice suisse, qui a procédé aux arrestations à la demande des Etats-Unis, donne davantage de détails. "Des représentants des médias et du marketing sportif" auraient versé "des pots-de-vin et des commissions" à des délégués de la Fifa ou d'organisations affiliées "en échange des droits médiatiques et des droits de marketing et de sponsoring de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud"

"Selon la demande d’arrestation américaine, l’entente relative à ces actes aurait été conclue aux Etats-Unis, où ont également eu lieu les préparatifs", précise le ministère de la Justice. Des paiements auraient aussi transité par des banques américaines. Parmi les personnes arrêtées figurent, selon le communiqué du ministère de la Justice américain, Jeffrey Webb, vice-président de la Fifa et président de la Concacaf, la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes, et son prédécesseur à la tête de cette fédération régionale affiliée à la Fifa, Jack Warner. Ils sont, comme l'ensemble des cadres arrêtés, sous la menace d'une extradition vers les Etats-Unis.

L'hôtel de Zurich n'a pas été le seul lieu visé par la justice américaine mercredi matin. Des perquisitions se sont déroulées à Miami (Etats-Unis), au siège de la Concacaf. La justice suisse a bloqué dans plusieurs banques suisses des comptes par lesquels auraient transité les fonds incriminés.

L'enquête suisse : l'attribution des Coupes du monde à la Russie et au Qatar

La Suisse s'intéresse à une affaire qui empoisonne la vie de la Fifa depuis décembre 2010 : l'attribution, ce mois-là, des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Le parquet suisse a officialisé mercredi l'ouverture d'une procédure pénale contre X pour soupçons "de blanchiment d'argent et gestion déloyale" autour de ces attributions.

"Les enrichissements illégitimes se seraient déroulés en partie au moins en Suisse", précise le ministère de la Justice. Cette procédure pénale, ouverte depuis le 10 mars 2015, n'avait pas été révélée jusqu'à ce jour. Des documents électroniques ont été saisis mercredi au siège de l'organisation.

L'attribution polémique de ces deux compétitions a déjà fait l'objet d'une enquête interne à la Fifa. Après avoir commandé un rapport à l'ancien procureur américain Michael Garcia, l'organisation avait relevé des "comportements douteux" mais balayé toute accusation de corruption. Une décision qui avait provoqué la démission de Michael Garcia, furieux de la présentation "erronée et incomplète" de son travail.

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