Cet article date de plus de huit ans.

"La conscience tranquille", Sepp Blatter refuse d'endosser le costume du "diable"

Suspendu, le président de la Fifa pourrait être privé de foot à vie par la commission d'éthique, qui se réunit jeudi 17 décembre.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le 30 mai 2015, le président de la Fifa, Sepp Blatter, assiste à une conférence de presse après sa réélection à la tête de l'instance dirigeante du foot mondial. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Verdict jeudi. Le président – suspendu – de la Fifa, Sepp Blatter, comparaîtra devant la commission d'éthique de la fédération internationale de football, où il risque d'être privé de foot à vie pour des soupçons de corruption. En cause : le chèque qu'il a remis en 2011 au président de l'UEFA, Michel Platini, en échange d'un travail "prétendument effectué", selon la justice suisse, entre 1999 et 2002. Une somme soupçonnée d'être un pot-de-vin.

Mercredi 16 décembre, Sepp Blatter a accordé à Libération une interview-plaidoyer, dans laquelle il affirme n'avoir rien à se reprocher. Apparemment en forme, il n'hésite pas à donner dans l'humour. Morceaux choisis :  

Des fuites "choquantes" dans la presse

Le dirigeant du foot mondial juge "choquant de voir fuiter dans la presse les conclusions de la chambre d'instruction du comité d'éthique [qui servent de base à la chambre de jugement, chargée d'énoncer le verdict] qui n'ouvrent que deux possibilités : deux ans de suspension et 160 000 francs suisses d'amende, ou suspension à vie". Ces fuites, souligne-t-il, sont contraires aux règles de confidentialité et devraient entraîner la suspension "des personnes concernées".

"La conscience tranquille" 

Sur le fond du dossier, Sepp Blatter affirme n'avoir jamais rien fait qu'il puisse se reprocher "sur le plan de la conscience" ou sur le "plan pénal". "Je peux aller devant n'importe quel tribunal avec la conscience tranquille", martèle-t-il.

"J'embrasse aussi mes anciennes épouses"

Interrogé sur ses rapports avec Michel Platini, qu'il juge "honnête", le Valaisan dit avoir discuté pour la dernière fois avec le président de l'UEFA le 25 septembre 2015. Tous deux ont alors été sortis du comité exécutif de l'UEFA après la révélation du fameux chèque de 2 millions fait en 2011 par Sepp Blatter à Michel Platini, pour une mission remontant au tournant des années 2000.

Selon le Suisse, l'échange s'est résumé à : "Tu sais pourquoi on nous a sortis ? Non." Alors que Libération lui rappelle que Michel Platini l'avait félicité et embrassé en mai pour sa réélection à la tête de la Fifa, il rétorque : "J'embrasse aussi mes anciennes épouses."

"Je ne suis pas le diable"

La presse américaine le compare à un diable ? "Dans ma croyance, l'enfer n'existe pas. Je crois en un Dieu de miséricorde et de générosité. Donc je ne peux pas être le diable !" riposte Sepp Blatter.

"C'est vrai qu'on fout Julien Lepers dehors après vingt-sept ans d'émission ?"

L'interview se termine sur cette émotion vraie ou feinte du grand manitou du foot mondial depuis 1998 : "C'est vrai qu'on fout Julien Lepers [animateur de Questions pour un champion] dehors ? (...) Et ça, après vingt-sept ans d'émission ?"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.